Il faut voir la scène pour comprendre. En bras de chemise, l'homme, souriant et affable, accueille ses invités dans un centre de vacances. Ateliers de travail, discussions informelles, instants de détente... Il rythme pendant quatre jours, tel un chef d'orchestre, le déroulement des opérations. Après vingt-sept ans passés à la tête du Syndicat des médecins libéraux (SML), le Dr Dinorino Cabrera dirige pour la dernière fois son université d'été à Opio (Alpes-Maritimes). Voilà plus d'un an, il a annoncé qu'il quitterait ses fonctions à la fin de 2008. Son remplaçant sera élu le 11 décembre lors du prochain conseil d'administration du syndicat. Pour l'heure, aucun candidat ne s'est officiellement déclaré à la succession. «Dino a dit dès le début qu'il ne voulait pas avoir de dauphin, confie un de ses collaborateurs. Il n'a affiché de préférence pour personne et entend être président jusqu'au dernier jour.» Le Dr Cabrera a lancé un discret appel à candidatures. «Il a demandé qui, au sein du bureau, était intéressé, mais il n'a pas confié le résultat de cette enquête», confie un des membres. Les Drs Jean-Louis Caron et Roger Rua, actuels secrétaires généraux du SML, assurent ne pas vouloir reprendre le flambeau. Plusieurs autres membres du bureau du syndicat, contactés par « le Quotidien », font preuve de la même retenue. Un nom semble pourtant se dégager pour succéder à Dinorino Cabrera : celui du Dr Christian Jeambrun. Médecin à Bayonne, Christian Jeambrun est membre du syndicat depuis une vingtaine d'années. Il préside l'AFML, l'association de FMC du SML, et est actuellement vice-président du syndicat. «Il est très souvent au siège à Ris-Orangis», glisse un observateur. «Que l'on évoque mon nom est flatteur, répond l'intéressé, mais il est prématuré de parler de succession. Pour l'instant, je n'ai rien envisagé de particulier. L'université d'été est le moment idéal pour préparer la suite.» Y aura-t-il d'autres candidats ? Sauf surprise, une seule liste devrait se présenter au soir du 11 décembre. «Au SML, cela se passe un peu comme aux États-Unis, l'élection du syndicat se fait autour d'un bloc», explique un collaborateur de Dinorino Cabrera. Les résultats des précédents scrutins (avec des scores frôlant les 100 %) font plutôt penser à l'ex-Union soviétique. «Il n'y aura pas de crise de succession et nous n'allons pas lancer de campagne», assure Jean-Louis Caron. La question devrait toutefois être abordée ce week-end. Le futur président aura une lourde tâche pour imposer sa marque. «Passer après le fondateur d'un syndicat, qui est un omniprésident, qui connaît mieux que quiconque l'histoire conventionnelle, c'est une succession difficile, confie un cadre du syndicat. La vie du SML changera, quel que soit le nom de l'élu.» De l'avis de beaucoup, le nouveau président devra «travailler en équipe, être un meneur d'hommes, qui connaît les dossiers, a une réactivité immédiate». Le Dr Cabrera est devenu un personnage incontournable du monde médico-social. Ses bonnes relations avec les parlementaires et les institutions du monde de la santé ont permis au SML d'être écouté des pouvoirs publics. Le nouveau président devra «gagner ses galons». «Un peu comme Sarko, il devra se battre pour être président, savoir tenir une AG, hausser le ton pour faire passer un message», poursuit Jean-Louis Caron. Dinorino Cabrera dresse le portrait de son successeur. «Il faudra choisir le plus apte, le plus consensuel en interne, quelqu'un qui soit capable d'écouter mais aussi de décider et de tracer une route.»
Succession : le Dr Jeambrun tient la corde
Publié le 10/09/2008
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> CHRISTOPHE GATTUSO
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 8416
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