Bernard Kouchner est venu couper le ruban vert, mais, en réalité, le service d'écoute fonctionne depuis un mois déjà. C'est Mireille Amat, conseillère médicale en environnement intérieur, qui répond au téléphone. Depuis son installation, ce Numéro Vert a largement montré son utilité, s'il en était besoin : on compte en moyenne 30 appels par jour.
Sur les 500 reçus, 25 % environ sont des demandes d'information. « Il s'agit surtout d'envoyer de la documentation », confirme Mireille. 20 % des appelants illustrent ce que l'on appelle « le nomadisme médical ». Après s'être adressés à différents médecins, avoir reçu différents diagnostics, ces patients attendent qu'on les oriente vers d'autres services. 12 % s'inquiètent des effets secondaires du traitement et s'interrogent sur les autres soins : homéopathie, cures, désensibilisation. Enfin, la question de l'éviction des allergènes dans les aliments est aussi souvent posée.
Un déni de la maladie
L'asthme, c'est 3,5 millions de personnes touchées en France, 2 000 décès par an. Il y a dix ans, quatre pneumologues ont créé l'association Asthme, conscients que le problème vient essentiellement d'un manque frappant d'information. En effet, bien que les causes de la maladie soient connues des médecins et que les médicaments existent bel et bien, les patients et leur entourage restent trop souvent dans l'ignorance. « On se heurte trop fréquemment au déni de maladie », ajoute le Pr Daniel Vervloet, chef du service de pneumoallergologie de l'hôpital Sainte-Marguerite à Marseille, et président de l'association. Il est vrai que les patients avouent davantage « avoir de l'asthme » plutôt que « d'être asthmatique ». Seulement 50 % des malades adhèrent à leur traitement. Une étude a par ailleurs montré que 28 % des asthmatiques considèrent leurs médicaments comme mauvais et non indispensables.
Par sa présence à l'inauguration de ce Numéro Vert, Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, a voulu témoigner de l'intérêt que porte le gouvernement à ce problème de santé publique. Il a rappelé son plan d'action sur l'asthme (« le Quotidien » du 30 janvier). Avec pour principaux objectifs le renforcement de la prévention et du dépistage précoce, ainsi que l'éducation thérapeutique, c'est-à-dire les moyens et les compétences donnés au patient pour gérer au mieux sa maladie chronique.
Soulevant la nécessité de travailler en réseau, entre associations de malades, professionnels paramédicaux (kinésithérapeutes, infirmières, psychologues) et médecins, il a salué le travail d'ouverture de l'association. « Les médecins acceptent mal que des renseignements soient donnés par téléphone par des non-médecins. Il faut inciter les autres associations de malades à une telle ouverture. »
Depuis les nouveaux statuts en novembre 2001, l'association s'est ouverte aux allergies, prenant en compte le lien fréquemment établi entre les deux maladies. Par ailleurs, elle accueille désormais des patients au sein de son conseil d'administration. Selon l'expression du ministre, c'est « une belle nouveauté hors les murs de l'hôpital et du cabinet médical ». Elle devrait faire des petits au sein d'autres associations.
Numéro Vert : 0800.19.20.21, du lundi au vendredi de 9 h à 18 h. Association Asthme & Allergies, 3, rue Hamelin, 75116 Paris, tél. 01.47.55.03.56.
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