L A méthadone est utilisée, « comme un traitement de seconde intention après un échec de la buprénorphine » (Subutex). Or « cette stratégie n'a pas été validée par des essais cliniques », souligne cette enquête de 1999 sur la « Prescription de substitution opiacée en Seine-Saint-Denis » publiée par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire*. Quatre ans après le début des traitements de substitution, peu de patients sont traités par méthadone et suivis par des généralistes de ville.
Lorsque méthadone et Subutex sont disponibles en centres de soins spécialisés pour toxicomanes (CSST), un sur deux est traité par méthadone. Quand seule la buprénorphine est accessible, un sur sept est mis sous méthadone. « Ne serait-il pas temps de réexaminer ce cadre et de tenter de nouvelles expérimentations : méthadone en ville, diversification des produits agréés ?, demandent les enquêteurs. D'autres opiacés sont employés avec succès dans la prise en charge de personnes ayant une dépendance majeure aux opiacés chez nos voisins européens. » Le LAAM, méthadone d'action prolongée trois jours, et la dispensation d'héroïne injectable médicalement contrôlée, pour les sujets en échec thérapeutique, sont utilisés en Suisse. Quant à l'utilisation d'autres agonistes opiacés, dont le sulfate de morphine, déjà en vigueur mais non évalué, elle reste à étudier.
* N° 20/2001, étude réalisée par le Dr Pierre Goisset, France Lert et Frédéric Sorge.
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