DE NOTRE CORRESPONDANT
POUR LE DIRECTEUR général des hôpitaux universitaires de Strasbourg, devenu par décret patron des hospices civils de Lyon, c’est une nouvelle étape dans un parcours sans faute. Né en 1950 à Toulon, Paul Castel est devenu directeur général adjoint des HUS en septembre 1994. De 1995 à 1998, il seconde Edouard Couty, auquel il succède lors de la nomination de ce dernier au ministère comme directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins. Il prépare et finalise les travaux de modernisation de l’établissement et lance entre 2001 et 2003 les premiers grands chantiers, en cours d’achèvement aujourd’hui. Le plus spectaculaire est le nouvel hôpital civil (NHC), qui regroupera dans un ensemble ultramoderne la plupart des cliniques et des services répartis dans les pavillons anciens du site du centre-ville des HUS. «Je suis très heureux de ma nomination à Lyon, et j’attendais cette décision depuis plusieurs semaines. C’est une belle promotion pour moi», explique Paul Castel au « Quotidien », non sans cacher toutefois «un petit pincement au coeur» à l’idée de quitter les HUS et Strasbourg. «Les HCL souhaitaient un directeur ayant l’expérience des restructurations et des chantiers, et c’est pour cela que j’ai été nommé, car de gros chantiers les attendent, poursuit-il. J’ai toujours été un serviteur loyal de l’hôpital public, et c’est avec cette conception que j’arrive à Lyon», conclut-il.
Grands travaux.
Très apprécié à Strasbourg, Paul Castel a entrepris la construction du NHC dans le centre-ville, la réalisation d’un nouveau pôle logistique commun aux sept sites des HUS, ainsi que celle d’un ensemble de laboratoires et d’une nouvelle faculté de chirurgie dentaire. Les grands travaux strasbourgeois s’achèveront en 2012 avec la réouverture de l’hôpital de Hautepierre, l’autre grand site des HUS, entièrement restructuré et modernisé. Paul Castel est aussi président de la conférence des directeurs généraux de CHU depuis 2004, ainsi que de l’Association européenne des directeurs d’hôpital. Autant de fonctions qui ne l’empêchent pas, le dimanche matin, de faire son footing le long des quais de l’Ill, la rivière qui traverse Strasbourg.
Le CHU de Strasbourg, installé sur deux sites principaux complétés par cinq sites plus petits, dispose de 2 700 lits et emploie près de 12 000 personnes, dont plus de 2 000 médecins. Il dispose d’un budget de 684 millions d’euros et constitue le premier employeur du Bas-Rhin et le second d’Alsace. Les HUS sont tournés vers la recherche et sa valorisation, et impliqués dans de nombreux programmes de coopération interrégionaux, européens et internationaux.
Le Pr Daniel Jaeck, président de la commission médicale d’établissement des HUS, rend hommage aux qualités et à la loyauté de Paul Castel, «dont le bureau était toujours accessible», et estime que les années passées à travailler avec lui ont été un «bonheur». «Nous sommes heureux de sa promotion mais, en même temps, nous regrettons son départ», poursuit-il. Toutefois, le Pr Jaeck espère que ce changement de directeur, à quelques mois de l’ouverture du NHC, n’entraînera aucun problème ou retard, qui serait catastrophique. De même, il serait dangereux de repousser, pour cette raison, les travaux préparatoires à la modernisation de Hautepierre.
Ce risque est d’autant plus préoccupant, selon lui, que de nombreux membres de l’équipe de direction, responsables de ces questions, ont été mutés ailleurs ces derniers mois. «Nous attendons une équipe de direction opérationnelle le plus vite possible, et j’espère qu’il n’y aura pas de long intérim», conclut le Pr Jaeck, en rappelant qu’il ne faut surtout pas que ce départ «compromette la stabilité de l’édifice».
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