DE NOTRE CORRESPONDANT
A DROITE, la municipalité sortante de Strasbourg emmenée par le tandem Fabienne Keller et Robert Grossmann (UMP) compte six médecins parmi ses membres, dont trois se représentent : l'ophtalmologiste Yves Le Tallec, le gynécologue Henry Bretz et le Dr Hugues Geiger, spécialiste des questions d'environnement. Le Dr Ludmilla Kalinkova, ancienne présidente de l'union régionale des médecins libéraux et du SML du Bas-Rhin, a choisi pour sa part de se présenter simplement aux élections cantonales, avec le soutien du MoDem (voir encadré).
A gauche, la liste du socialiste Roland Ries compte, en septième position, une grande figure de la gynécologie-obstétrique, le Pr Israël Nisand, mais aussi le président du Syndicat des médecins généralistes d'Alsace (affilié à MG), le Dr Alexandre Feltz, et un urgentiste, le Dr Syamak Aghababaei.
Enfin, les Verts présentent six médecins, dont trois généralistes et trois spécialistes, tous très engagés dans la vie associative, les questions d'environnement et les problèmes d'accès à la prévention et aux soins.
La politique, « une ouverture sur le monde ».
Le Dr Le Tallec, par ailleurs candidat au renouvellement de son mandat de conseiller général de la Robertsau, au nord de Strasbourg, défend évidemment le « bilan remarquable » de l'équipe Keller-Grossmann, que ce soit en matière de transports, d'équipements ou de logements. Les prochains chantiers porteront sur la concrétisation de « l'Eurodistrict » unissant Strasbourg et la rive allemande du Rhin, mais aussi sur la poursuite des programmes de modernisation de la ville, avec, entre autres, une grande piscine, le déménagement de la foire exposition ou l'amélioration de l'habitat. En outre, le mandat qui s'achève a vu la construction du nouvel hôpital de Strasbourg, qui doit ouvrir dans quelques semaines, de loin le plus gros chantier de la législature.
Le Dr Bretz s'est particulièrement investi dans son quartier, Koenigshoffen-Montagne verte-Elsau, et espère en devenir aussi, le 16 mars, le nouveau conseiller général. Comme le Dr Le Tallec, il est « adjoint de quartier » et n'a donc pas de responsabilité dans le domaine de la santé, gérée par d'autres adjoints. «C'est d'ailleurs très bien que nous fassions autre chose que de la santé, car la politique doit être une ouverture sur le monde», explique le Dr Bretz, avant d'ajouter que «le réseau de professionnels de santé strasbourgeois est si dense et si efficace que la mairie n'a pas de raison de s'y substituer».
Un point de vue contesté par le Dr Feltz, très actif dans l'aide aux patients démunis et qui se présente «en tant que médecin issu de la société civile»; s'il est élu, il se battra pour faciliter l'accès des rmistes à la CMU, et propose de créer des «maisons de santé de proximité» dans les quartiers en difficulté, tout en revitalisant les services sociaux de la ville qu'il juge «trop peu utilisés».
«Je ne suis pas une militante verte, mais j'ai accepté leur invitation car leur projet de santé m'intéresse», explique pour sa part le Dr Françoise Schaetzel, ancienne généraliste devenue inspectrice générale des Affaires sociales (IGAS), et qui occupe la quatrième position sur la liste des Verts : «Ils plaident, comme nous, pour une vision à la fois globale et concrète de la santé.»
Le Dr Christian Michel, lui, n'a aucune chance d'être élu, mais se présente chez les Verts au nom de son engagement «environnemental et social», mais aussi pour la promotion de la médecine de premier recours.
« Faire bouger les choses ».
De son côté, le Pr Nisand est entré en politique «par amitié pour Roland Ries et Catherine Trautmann», mais n'est pas membre du PS. Coordinateur du pôle de gynécologie-obstétrique des hôpitaux universitaires de Strasbourg, il espère «faire bouger les choses dans le domaine de la santé à Strasbourg». Il propose de lancer des partenariats entre les secteurs public et privé, afin d'éviter les doublons et les concurrences inutiles ; il rêve de groupements entre les cliniques privées et l'hôpital, et souhaite que les libéraux puissent accéder aux plateaux techniques publics… «Comme au Japon, où les salles d'opération tournent 24heures sur 24, alors qu'elles sont sous-utilisées ici.» Pour lui, il est important que l'hôpital soit présidé par quelqu'un qui «le connaisse de l'intérieur, et non uniquement sur dossier». Il désire par ailleurs s'attaquer aux problèmes d'environnement de la ville ainsi qu'au dossier traditionnellement insoluble des «quartiers difficiles» comme le Neuhof. Plaidant pour un «exécutif municipal ouvert au dialogue», il reconnaît certes des compétences techniques à la municipalité sortante, mais en dénonce «l'autoritarisme et la manière d'être», en promettant «une autre manière de vivre la politique locale». L'autoritarisme du «tandem» qui dirige la municipalité depuis sept ans est d'ailleurs une critique fréquemment entendue à Strasbourg, mais que le Dr Bretz balaie sans hésitation : «C'est très facile de jouer les faux consensuels quand on est dans l'opposition», souligne-t-il, avant de rappeler que, dans toutes les grandes villes, les maires doivent se montrer autoritaires, surtout quand ils ont, comme à Strasbourg, 6 500 fonctionnaires sous leurs ordres.
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