« L E point de départ de la mise en place du programme STOP (Sevrage Tabagique Observatoire Programme) est un double constat », avance le Dr Charles Taieb, qui travaille au programme pharmaco-économique, bio-Mérieux-Pierre Fabre.
« Plus de la moitié des consommateurs réguliers du tabac se déclare désireux de sortir du tabagisme. De plus les professionnels de santé semblent s'engager plus clairement dans la mise en œuvre d'aide à l'arrêt de la consommation. » Les énergies se mobilisent, médias, industriels pharmaceutiques, médecins, pharmaciens contribuent à la recherche de solutions. Les médicaments et produits d'aide à l'arrêt, les outils de diagnostic et l'aide psychologique au suivi du sevrage concourent pour faire sortir les patients « de ce comportement de dépendance, où le renforcement de sensations positives suite à la consommation, appelle l'augmentation de cette consommation », explique le Pr Gilbert Lagrue, tabacologue, hôpital A-Chenevrier à Créteil.
Le cheminement des médecins
Souvent premier acteur dans la prise en charge du sevrage tabagique, le généraliste se trouve au cœur du programme STOP. Des premiers résultats de l'enquête faite au travers de 300 questionnaires envoyés à des médecins soulignent les deux difficultés que rencontre le généraliste dans l'approche du problème. Le manque de temps et la résistance du patient à en parler sont les principaux freins face au dialogue concernant le sevrage.
Pourtant, le conseil minimal d'aide à l'arrêt est facile : il consiste à demander à chaque patient s'il est fumeur et s'il envisage la possibilité d'arrêter. Délivrer alors une brochure aux patients double le taux de succès de l'arrêt à long terme par rapport à l'arrêt spontané. Le manque de formation, les connaissances parfois hasardeuses sur l'environnement du tabagisme et la propre addiction au tabac des médecins ne sont pas non plus des éléments qui favorisent l'échange mais selon les résultats de cette première enquête, ce dernier point ne nuit pas non plus au dialogue.
Des étapes de prospection pour une analyse précise
Les objectifs du programme STOP peuvent se définir en termes de contribution à l'amélioration des connaissances. Il permettra aussi de décrypter la démarche des professionnels de santé et de renforcer leur rôle dans la prise du charge du sevrage. Enfin, l'observatoire facilitera la compréhension de l'attachement du fumeur à ces cigarettes et permettra d'anticiper les facteurs de réussite. Les laboratoires bio-Mérieux-Pierre Fabre se constitue en collecteur de cette information. Pour établir un état des lieux auprès des professionnels, un questionnaire est proposé à 6 000 médecins et à 2 500 pharmaciens depuis un mois. En plus, un autoquestionnaire usager est remis par le médecin ou le pharmacien à trente de leurs patients fumeurs ou anciens fumeurs à renvoyer dans une enveloppe T. Enfin, une troisième étape assure, sur douze mois le suivi prospectif d'une cohorte de 5 000 individus, histoire d'estimer la qualité de vie, de décrire l'observance ou encore d'appréhender les préoccupations des fumeurs. Deux comités, l'un scientifique et l'autre des sages garantissent la crédibilité et l'éthique du projet. Les résultats seront communiqués en janvier 2002.
Un Numéro Vert est mis à la disposition de tous ceux qui veulent des informations : 0.800.078.576.
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