La stimulation du nerf vague induit une activation du système limbique, un groupe de structures cérébrales interconnectées qui influencent l'humeur, la motivation, le sommeil, l'appétit, la vigilance et d'autres facteurs couramment perturbés au cours de la dépression.
Une nouvelle technique de stimulation du nerf vague, déjà utilisée dans l'épilepsie, vient d'être évaluée dans la dépression.
Pacemaker de la taille d'une montre
La stimulation du nerf vague est délivrée par une sorte de petit pacemaker de la taille d'une montre implanté sous la peau de la paroi thoracique. Un électrode relie ce générateur au nerf vague et envoie de brèves impulsions intermittentes et préprogrammées (30 secondes « on 7, 5 minutes « off 7, 24 heures/24, 7 jours/7). Le médecin peut modifier les paramètres de stimulation (fréquence, durée, intensité) à l'aide d'un mini-ordinateur de contrôle. L'implantation dure environ une heure et se réalise en ambulatoire.
Ce système - le Neurocybernetic Prosthesis system (NCP), mis au point par la société Cyberonics - a été évalué dans une étude ouverte portant sur 60 patients souffrant de dépression unipolaire ou bipolaire résistante à tout traitement. Les patients devaient présenter un épisode dépressif majeur depuis deux ans ou avoir eu au moins quatre épisodes de ce type. Après implantation du SNV sur le nerf vague gauche, une période de récupération de deux semaines sans stimulation était suivie de dix semaines de SNV.
Les résultats montrent que 1 patient sur 3 a répondu favorablement à un traitement de dix semaines par SNV. Un suivi sur 1 an des 30 premiers patients a mis en évidence une augmentation significative du pourcentage de sujets ne présentant pas de symptômes. Sur les 10 patients ayant répondu initialement au traitement, 9 ont maintenu le bénéfice du traitement par SNV après 12 mois de traitement. De plus, plusieurs patients n'ayant pas répondu initialement ont développé une réponse à plus long terme. Certains patients ont également diminué leurs prescriptions d'antidépresseur.
En ce qui concerne les effets secondaires, seuls quelques troubles de la voix ont été notés, surtout lors des périodes d'activation.
Quelques troubles de la voix
Reste que le SNV, autorisé dans l'Union européenne depuis 1994 dans l'épilepsie et depuis mars 2001 dans la dépression, est relativement cher : 10 000 euros pour le seul générateur d'impulsions, à mettre cependant en regard du coût de la dépression résistante (40 000 dollars/an). « Compte tenu du nombre de sujets ne répondant pas aux traitements disponibles, le SNV apportera une option thérapeutique importante aux patients ayant besoin d'un traitement efficace à long terme », a conclu le Pr Rush, en citant quelques cas cliniques de dépressifs ayant repris une vie normale après implantation du NCP.
D'après une conférence de presse organisée à Berlin par Cyberonics au Congrès mondial de psychiatrie biologique.
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