JAZZ/ROCK
Avant de retourner à Boston pour y enseigner le jazz, le saxophoniste-soprano Steve Lacy, qui avait adopté la France pour faire avancer sa musique faite de contrastes et d'improvisations lyriques voici plus de trois décennies, a laissé un cadeau à ses admirateurs, « The Beat Suite » (Emarcy/Universal), un CD consacré à quelques-uns des plus grands poètes de la Beat Generation, tels Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William Burroughs ou Bob Kaufman.
Des textes récités/chantés par la violoncelliste Irène Aebi et accompagnés par George Lewis (trombone), Jean-Jacques Avenel (basse) et John Betsch (batterie), d'où il ressort une musique faite de flux et de reflux, ponctuée par des soli somptueux et une nouvelle approche musicale très mélodique.
Mais l'actualité musicale autour de Steve Lacy est aussi orientée vers plusieurs rééditions. Le label Hatology (Harmonia Mundi) vient de publier trois trésors oubliés. D'abord, « School Days », enregistré en 1963 avec le tromboniste Roswell Rudd (Henry Grimes, basse, Dennis Charles, batterie), dans lequel les deux leaders n'interprètent que des compositions du pianiste Thelonious Monk, qui fut le mentor du saxophoniste, avec un sens esthétique et une dévotion rares.
Dans la même veine vient « Thelonious Monk Songbook » (1992), qui est un autre brillant hommage en direct au grand pianiste disparu, et, enfin, un superbe coffret de quatre CD en duo avec un autre géant du piano récemment décédé, Mal Waldron, enregistré « Live At Dreher Paris 1981 », au cours de trois soirées musicalement chaudes dans un club aujourd'hui fermé, au cours desquelles thèmes de Monk et compositions originales des deux compères se sont téléscopés avec force et conviction.
La carrière de René Urtreger, brillant pianiste de l'ère be-bop des années 1950/1960, accompagnateur notamment de Dizzy Gillespie ou Lester Young, et surtout de Miles Davis pour la musique du film de Louis Malle, « Ascenseur pour l'échafaud », s'est d'abord orientée vers les « yé-yé », avant de connaître un hiatus pour « raisons personnelles ». C'est grâce à la ténacité et la volonté farouche de sa sur, Jeanne de Mirbeck, directrice du label Carlyne (Universal), qu'il revient au top niveau et enregistre des disques actuellement réédités comme « Récidive » (1977), avec Marc Fosset (guitare), Alby Cullaz (basse) et Jean-Louis Viale (batterie), son complice depuis 1951.
Fidèle à l'esthétique be-bop - ses maîtres sont Bud Powell, Thelonious Monk, mais aussi Charlie Parker - René Urtreger se retrouve en 1980 « En direct d'Antibes », avec notamment Jean-Louis Chautemps (saxes) et Eric Le Lann (trompette), pour une performance musicale inédite, traversée de multiples courants.
Parmi les autres rééditions figurent « Jazzman » (1985), où le leader en solo évoque de grands anciens et se révèle un compositeur très inspiré, et « Masters », gravé en direct en 1987, aux côtés du Danois NHOP (basse), Christian Escoudé (guitare) et André Ceccareli (batterie), pour une superbe joute et de vibrant échanges de notes entre les quatre hommes.
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