L E Conseil permanent de la conférence des évêques de France a tenu à manifester l'hostilité de l'Eglise catholique à la stérilisation des handicapés mentaux. Il l'assimile à une « mutilation », jugeant, en outre, que sa légalisation, dans le projet de loi de réforme de l'IVG adopté hier, constitue « un pas de plus vers l'eugénisme d'Etat ».
Selon les évêques, la nouvelle mesure législative « marque l'échec de l'intégration dans la société » des handicapés mentaux. De leur point de vue, si l'article de loi visé « peut paraître offrir de sérieuses garanties », « il soulève en fait bien des questions » : il faut savoir, notamment, « qui a le droit de prendre une telle décision pour autrui » et « comment sera considéré désormais le corps des personnes handicapées ». En outre, « ne risque-t-on pas de passer davantage sous silence les agressions et les violences sexuelles qu'elles subissent trop souvent ? » En fait, « tolérer la mutilation des plus faibles dans une société est vraiment un mauvais signe. Au nom du principe de précaution et pour la protection d'un certain confort social, on accepte une vraie régression ». On « prend le contre-pied des efforts des auteurs de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, farouches opposants à toute atteinte à l'intégrité des personnes », insiste l'Eglise. Il est à noter que le législateur réserve la stérilisation aux cas où « il existe une contre-indication médicale absolue aux méthodes de contraception ou une impossibilité avérée de les mettre en œuvre efficacement ». Par ailleurs, le consentement doit être « systématiquement recherché », et, à défaut, « l'intervention est subordonnée à une décision du juge de tutelle qui se prononce après avoir entendu les parents, ou le représentant légal de la personne concernée, ainsi que toute personne dont l'audition lui paraît utile ».
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