Stérilisation des dispositifs médicaux invasifs : la France progresse

Publié le 30/05/2001
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E N 1998, un quart des hôpitaux et cliniques ayant une activité chirurgicale présentait un « défaut critique » de stérilisation ou de désinfection du matériel qu'ils utilisaient. A la fin de l'année 2000, ils n'étaient plus que 6 %, soit quatre fois moins.

En deux ans, la France a donc fait d'importants progrès, ainsi que le prouve le bilan national du plan de contrôle 1998-2000 des activités de stérilisation et de désinfection des dispositifs médicaux invasifs mené à bien par la DHOS. A l'occasion d'un colloque organisé au ministère de la Santé sur la lutte contre les infections nosocomiales, les conclusions de ce plan de contrôle ont été rendues publiques. Elles montrent que, déjà constatés pour les cas les plus graves, les efforts de stérilisation des établissements de soins ont aussi concerné les situations moins urgentes. En effet, si les inspections avaient en 1998 détecté des « défauts majeurs » (c'est-à-dire des risques identifiés de défaillance) dans 40 % des hôpitaux et des cliniques, elles n'en relevaient plus que dans la moitié de ces établissements (21 %) à la fin de l'année 2000.
Ces bons résultats s'expliquent aussi par le fait qu'en deux ans la DHOS n'a pas hésité à faire le ménage : au cours de son plan de contrôle (2 072 visites dans 1 272 hôpitaux et cliniques), elle a prononcé 12 suspensions d'activité, 65 arrêts définitifs de la stérilisation, et procédé à 35 fermetures.

Améliorer la formation

Satisfaite des progrès réalisés, la DHOS ne s'en contente pas. Elle précise qu'il reste des choses « à améliorer », et notamment la formation des personnels ainsi que l'adéquation des locaux, aujourd'hui nécessaire dans 43 % des hôpitaux et des cliniques.
Plus largement, le ministère a fait le point sur l'accompagnement financier de la lutte contre les infections nosocomiales, révélant que l'objectif de 180 millions de francs dégagés pour trois ans (1998, 1999 et 2000) n'avait été atteint qu'à 67 %. Les pouvoirs publics constatent que la distribution des crédits se fait différemment selon les régions. Les enveloppes dévolues à la lutte contre les infections nosocomiales par la Picardie, la région Centre, l'Aquitaine, la Lorraine... ont par exemple largement dépassé ce qui était prévu au départ. A l'inverse, l'Ile-de-France ou Midi-Pyrénées sont restés en deçà des objectifs. En tout, depuis 1998, les sommes dépensées ont permis la création de 1 069 postes équivalents temps plein spécialisés (59 % d'entre eux étaient des infirmiers hygiénistes ; 21 % des médecins). En 2001, 337 millions de francs financeront les actions de lutte contre les infections nosocomiales dans les hôpitaux sous dotation globale, 270 millions de francs dans les établissements sous OQN (objectif quantifié national). Des priorités ont été arrêtées pour ces lignes budgétaires spécifiques : l'amélioration de la sécurité des actes de soin, l'aide à l'investissement (mise en sécurité des services de stérilisation, sécurité sanitaire).

Karine PIGANEAU

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6927