Plus de 80 % des angioplasties sont accompagnées de la pose d'un « stent ». La fréquence des resténoses après intervention est ainsi passée d'environ 50 à 15-30 %. Une angioplastie sur dix concerne une récidive.
Parmi les stratégies proposées, l'enrobage du stent par une molécule entravant le processus de resténose. Le paclitaxel est l'un des candidats à avoir prouvé son efficacité. Le mécanisme d'action fait ici essentiellement intervenir l'inhibition de la mobilité des cellules musculaires lisses vasculaires en direction de la lumière vasculaire, qui est un des mécanismes fondamentaux de la constitution d'une resténose.
A six mois : 2,3 % contre 19 %
Le stent Taxus libère du paclitaxel pendant dix à quinze jours, selon une cinétique particulière : élévation rapide des taux libérés pendant 48 heures, puis maintien du taux atteint. Mené chez 536 patients dans 15 pays, l'étude Taxus II, randomisée et en double aveugle, a montré qu'à six mois le taux de resténose intrastent n'est que de 2,3 % dans la cohorte Taxus versus 19 % dans la cohorte stent classique (même configuration géométrique et même polymère de construction que le stent Taxus), soit une diminution du taux de resténose de plus de 85 %. Le taux de resténose sur les bords du stent passe de 5,5 à 20 %, soit une diminution de 75 %. Le recours à une nouvelle revascularisation est de 4,6 % versus 13,3 %, soit une diminution de 65 %.
L'essai Taxus I avait au préalable démontré que le taux d'événements cardiaques indésirables n'était que de 3 % avec ces stents.
Les résultats de Taxus II sont stables à un an de suivi. Ils demeurent excellents dans les sous-groupes de patients à risque : taille importante de la lésion (2,5 % de resténose intrastent versus 25,6 %), petit vaisseau (0,8 % versus 20,6 %), diabète (0 % versus 29,5 % ; sous-groupe de 30 patients).
Les stents Taxus sont disponibles en Europe depuis février. Leur lancement aux Etats-Unis aura lieu cette année. Leur évaluation se poursuit.
En Europe
L'essai en cours, conduit chez 448 patients dans 44 sites, vise à établir la sécurité et l'efficacité de ces stents dans le traitement de lésions plus longues. Il autorise l'inclusion de patients recevant des stents multiples. Débuté en 2002, le programme WISDOM est une étude d'observation prospective multicentrique internationale dont les résultats à six mois confirment la sécurité du procédé. Il inclut 33 % de diabétiques et 61 % de patients dont la lésion était supérieure à 12 mm.
Congrès annuel « Paris Course on Revascularization ». Conférence de presse Boston Scientific SA : « Maîtriser la resténose ; le stent Taxus à libération de paclitaxel désormais disponible en France ».
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