En cas d'insuffisance coronaire aiguë, l'efficacité de la rosuvastatine à la dose de 20 mg/j sur les paramètres lipidiques est comparable à celle de l'atorvastatine à la dose de 80 mg/j. Les résultats de l'étude CENTAURUS n'ont pas mis en évidence d'arguments en faveur d'une prescription de la statine dès l'admission du malade.
LES STATINES permettent de réduire la fréquence des événements au cours d'un syndrome coronaire aigu (SCA). Dans ce contexte, J.-M. Lablanche et coll. (CHRU, Lille) ont entrepris de comparer l'efficacité de la rosuvastatine à la dose de 20 mg/j à celle de l'atorvastatine à la dose de 80 mg/j sur les paramètres lipidiques, en particulier la réduction du rapport apolipoprotéine B/apolipoprotéine A1 (apoB/apoA1) à un et trois mois, chez des patients ayant un SCA. Ils ont donc entrepris l'étude CENTAURUS, qui avait également un objectif secondaire consistant à comparer les effets de la rosuvastatine sur les marqueurs inflammatoires lorsqu'elle est mise en oeuvre très précocement à ceux de la même molécule, mise en oeuvre à la sortie du patient de l'unité de soins intensifs coronaires (1).
L'étude CENTAURUS était un essai randomisé en double insu comportant trois groupes parallèles. Pour être inclus, les patients devaient être éligibles à une angioplastie coronaire percutanée et ne pas avoir pris de traitement actif sur le bilan lipidique dans les trois mois précédents. Le protocole de l'étude a compris deux périodes et trois groupes de patients (G1, G2 et G3). La première période était celle allant de l'hospitalisation pour syndrome coronaire aigu jusqu'à la sortie du milieu hospitalier, les patients du G1 ont reçu de la rosuvastatine à 20 mg/j, ceux des G2 et G3 ont reçu un placebo. Après la sortie du milieu hospitalier et jusqu'au troisième mois, le traitement des patients du G1 est resté identique, ceux du G2 ont reçu de la rosuvastatine à 20 mg/j et ceux du G3 de l'atorvastatine à 80 mg/j.
Les résultats de cette première étude ont montré la non-infériorité de la rosuvastatine 20 mg par comparaison avec l'atorvastatine 80 mg sur les paramètres lipidiques. Ainsi, sous rosuvastatine, 90 % des patients ont atteint la cible inférieure à 1 g/l de LDL cholestérol, et 60 %, la valeur cible inférieure à 0,7 g/l. Concernant la réponse inflammatoire, l'étude n'a pas montré de supériorité de l'administration de la rosuvastatine dès l'admission. Cela s'explique peut-être, selon J.-M. Lablanche, par le fait que l'évaluation de l'efficacité a porté sur la réponse inflammatoire. Il est en effet possible que le « bruit de fond » généré par l'infarctus lui-même en phase aiguë ait masqué les effets bénéfiques de la prise très précoce d'atorvastatine.
D'après la communication de J.-M. Lablanche (Lille).
(1) Lablanche JM et coll. The CENTAURUS trial design. Arch Cardiovasc Dis [en ligne]. Doi : 10.1016/j.acvd.2008.05.010.
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