Dans une lettre au « Lancet », des médecins de Singapour font état de quatre cas atypiques de SRAS. Ces personnes étaient âgées de 71, 43, 78 et 63 ans, respectivement, et elles présentaient toutes des pathologies associées (diabète et insuffisance cardiaque, hypertension, connectivite traitée par corticostéroïdes, enfin, insuffisance cardiaque). Elles ont été adressées au centre hospitalier national de Singapour par leur médecin traitant pour suspicion de décompensation d'insuffisance cardiaque ou pneumopathie d'origine infectieuse. Trois d'entre elles étaient apyrétiques au moment de leur entrée à l'hôpital. Ce n'est qu'au cours de leur hospitalisation qu'elles ont présenté une fièvre supérieure à 38,5 °C et que des signes radiologiques caractéristiques sont apparus à la radiographie pulmonaire. C'est à ce moment-là que les médecins ont suspecté un SRAS, pathologie apparu dans le pays le 13 mars (premier cas importé de Hong Kong).
Le bilan biologique des 4 patients a permis de retrouver une lymphopénie et une majoration des concentrations sériques en LDH. Des contaminations secondaires ont été constatées à partir de deux des quatre patients (deux médecins, deux infirmières et trois visiteurs) entre leur admission à l'hôpital et l'affirmation du diagnostic. Trois des patients sont décédés des suites de la maladie ou en raison d'une infection nosocomiale.
Pour les auteurs, « la seule prise en compte des critères de l'OMS incluant une fièvre peut conduire à l'ignorance du diagnostic de SRAS et exposer le personnel soignant et les visiteurs à un risque de transmission secondaire du virus ».
Des chats et des cafards
Dans une interview, le Dr Heymann, directeur du département des maladies transmissibles à l'OMS, a évoqué la possibilité d'une infection temporaire des chats par le virus du SRAS. Cette hypothèse a été émise à la suite de la mise en cause de ces animaux dans les cas de transmission survenus au sein de la tour E de la résidence Amoy Garden de Hong Kong. Néanmoins, lors d'une conférence de presse, il a affirmé qu' « il est encore trop tôt pour se prononcer sur le rôle des chats dans la dissémination de l'infection » et que « des expériences sur les animaux sont en cours pour permettre d'apporter une réponse définitive ». Déjà, des chercheurs de Hong Kong ont pu montrer que les coronavirus peuvent survivre lorsqu'ils sont déposés sur la carapace de cafards et qu'ils peuvent contribuer à transporter la maladie.
« The Lancet », vol. 361, pp. 1740-1741 (correspondance), 17 mai 2003.
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