Quatre équipes qui travaillent ensemble sous l'égide du CDC (Canada, San Francisco, Rotterdam et Hambourg) ont annoncé qu'elles avaient séquencé le génome du coronavirus qui pourrait être à l'origine de l'épidémie de SRAS. Les 17 5000 paires de bases qu'ils ont retrouvées correspondent à la quasi-totalité du génome du coronavirus, à l'exception toutefois de la région 1a du gène de la polymérase dont le séquençage était attendu pour le début de semaine. L'analyse des séquences de trois régions distinctes du génome semblent confirmer l'idée que ce virus était encore inconnu chez l'homme et chez l'animal.
Pour le Dr Astrid Vabret, virologue à l'hôpital de Caen et spécialisée dans l'étude des coronavirus, « le séquençage va permettre de mieux comprendre d'où vient le virus ; et si un foyer animal est retrouvé, des mesures radicales d'élimination systématique du réservoir animal seront prises ». En 1997, par exemple, c'est l'abattage de l'ensemble des poulets de la ville de Hongkong qui a permis d'éradiquer la grippe aviaire qui sévissait dans la ville. « Le séquençage pourrait aussi permettre la fabrication de protéines par génie génétique. C'est cette méthode qui est employée, par exemple, pour les vaccins destinés à lutter contre le virus de l'hépatite B. »
Mais il ne faut pas fonder d'espoirs excessifs sur cette découverte : le génome du VIH est, par exemple, connu depuis 1983, et les pistes vaccinales sont encore débutantes. Enfin, pour Astrid Vabret, « l'horloge moléculaire du virus va aussi être étudiée et on pourra ainsi mieux comprendre si ce virus est récent ».
Hanoi : le décès d'un médecin français
Au Vietnam, l'OMS a identifié formellement un nouveau cas de SRAS provenant de la province de Minh Binh, au sud d'Hanoi, où s'est déclaré, il y a dix jours, un deuxième foyer de contagion. A Hanoi, le Dr Nguyen Huu Boi, un médecin français d'origine vietnamienne, est décédé le 12 avril à l'hôpital franco-vietnamien de Hanoi des suites d'une surinfection survenue un mois après le début d'un SRAS. Cette homme, âgé de 69 ans, travaillait au sein de l'hôpital franco-vietnamien et, à ce titre, il avait pris en charge, à la fin de février, le premier cas de SRAS survenu au Vietnam.
Les autorités sanitaires du Canada - pays qui, en dehors de l'Asie, est le plus affecté par l'épidémie - ont signalé le 12 avril 9 nouveaux cas, ce qui portait à 283 le nombre total des malades signalés dans ce pays. La plupart des cas restent circonscrits à la province de l'Ontario et plus particulièrement à la métropole de Toronto (97 cas probables et 135 cas suspects).
Hong Kong : situation préoccupante
A Hongkong, l'épidémie poursuit ses ravages. Le 14 avril, un total de 1 190 patients a été recensé par le ministère de la Santé. Sur ce nombre, seulement 229, considérés comme guéris, ont pu regagner leur domicile, et 47 personnes ont succombé des suites de la maladie. Dans cette ville de 8 millions d'habitants, plus de 800 lits d'hôpital sont actuellement occupés par des patients atteints de SRAS et, dans la mesure où plus de 200 médecins ou infirmières ont déjà contracté la maladie, la situation sanitaire devient préoccupante. Les autorités sanitaires ont publié la liste des 164 bâtiments d'habitation où des personnes avaient été contaminées par leur voisins malades.
En Chine, le bilan de l'épidémie s'alourdit : l'OMS annonce 74 nouveaux cas pour la seule journée de 14 avril dans différentes régions (Shanxi au nord, Mongolie intérieure et Guangdong au sud). Le gouvernement chinois, par la voix du Premier ministre, Wen Jiabao, a, pour la première fois, reconnu que la situation est « grave ». Un grand nettoyage de différentes villes - notamment Pékin et Hongkong - a été annoncé pour le 18 avril.
Un test diagnostique en deux heures
Une société allemande de Biotech, Artus, a mis à la disposition des chercheurs qui en font la demande un test rapide de dépistage par PCR du coronavirus. Ce test, réalisable en deux heures, est utilisable sur des prélèvements de gorge, des crachats et sur un échantillon de selles. Il sera évalué dans les semaines qui viennent aux Etats-Unis et en Malaisie.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature