Les différents laboratoires du réseau de l'OMS ont publié les résultats de leurs travaux sur l'effet de l'environnement sur la survie du coronavirus.
Il semblerait que le virus survive de façon prolongée à l'extérieur de l'organisme dans des conditions standard. Des chercheurs de Hong Kong ont mis le virus en contact avec des selles de nouveau-né (pH 6,5), d'adulte (pH 8) et des selles diarrhéiques (pH 9). C'est lorsque le pH est le plus basique que le virus survit le plus longtemps (quatre jours contre six et trois heures).
L'équipe allemande a étudié le devenir de virus mis en contact avec du plastique et laissé à température ambiante. Les chercheurs concluent à une survie possible du coronavirus pendant plus de vingt-quatre heures dans de telles conditions, ce qui pourrait expliquer les contaminations en chaîne dans certaines habitations. Par ailleurs, ces virologues signalent que les tentatives d'inactivation virale par les détergents classiques se sont révélées négatives, mais qu'une perte du pouvoir infectieux est réalisée en moins de cinq minutes lors du contact avec un mélange de formaldéhyde et paraformaldéhyde (10 %), de nettoyant chloré (10 %), d'éthanol (75 %) et de phénol (2 %).
L'impact des variations de température
Enfin, l'équipe japonaise a étudié l'impact des variations de températures sur la virulence du coronavirus. Une inactivation virale a été constatée au-dessus de 37 °C ; à partir de 4,4 °C, une inactivation partielle se produit mais elle n'est complète qu'à 0 °C.
Les experts de la Société internationale des maladies infectieuses signalent que des virus respiratoires tels que les paramyxovirus et les orthomyxovirus - à l'origines d'épidémies automnales et printanières - survivent eux aussi de façon prolongée à température ambiante mais que le froid les inactive, ce qui ne semble pas être le cas du coronavirus.
Dans ces conditions, ils soulèvent l'hypothèse d'une réactivation virale au cours des premiers mois d'automne et s'inquiètent de la possibilité d'une durée épidémique prolongée non ralentie lors des mois d'hiver.
Enfin, dans la mesure où les possibilités d'excrétion d'un virus vivant dans les selles et dans les urines ne sont pas encore connues - on sait tout au plus que des fragments viraux peuvent être présents - il est difficile de se prononcer sur les possibilités de contamination par la voie des eaux usées.
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