Il n'y a plus de zone dans le monde à éviter à cause du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) puisque l'OMS a retiré le 24 juin sa recommandation de différer tout voyage non essentiel à destination de Pékin, après l'avoir fait la veille pour Hong Kong. C'est une « très bonne nouvelle qui montre les énormes progrès que le monde a fait dans la lutte contre le SRAS », a commenté le Dr Gro Harlem Brundtland, pour quelques jours encore directeur général de l'Organisation.
L'OMS a en fait plusieurs listes. Pékin, la ville la plus touchée au monde, avec plus de 2 500 cas (sur 8 459 au total, au 24 juin) et près de 200 décès (805), a été retirée de la liste des villes à éviter comme de la liste des zones de transmission locale récente, puisque plus de 20 jours (deux fois la période d'incubation) se sont écoulés depuis l'isolement du dernier nouveau cas. Et si la première liste est désormais vide, restent, sur la seconde, en raison de cas récents, Taïwan (qui a bon espoir, le dernier cas datant du 15 juin) et la ville canadienne de Toronto.
« C'est un grand jour, un jour historique », s'est exclamé le vice-ministre chinois de la Santé, Gao Qiang, en remerciant les personnels médicaux du pays pour le sacrifice qu'ils ont consenti. L'épidémie a été coûteuse sur le plan humain, mais aussi économique, avec une perte de croissance d'au moins 1 %. A Hong Kong - 1 755 personnes touchées -, à l'annonce du retrait de la liste noire, les écoliers ont arraché avec joie les masques chirurgicaux qu'ils étaient contraints de porter depuis le début de l'épidémie.
Pour autant, le monde n'est pas libéré du SRAS. Les chercheurs du monde entier, réunis par l'OMS en Malaisie la semaine dernière, ont mis en garde contre tout triomphalisme. D'abord, parce que le nombre de mutations du virus est en augmentation et que ses mutations pourraient le rendre encore plus dangereux. Ensuite, parce que, s'il se confirme que le SRAS est d'origine animale, « une éradication complète est improbable puisque le virus disposera d'un réservoir permanent », comme le souligne le Dr Hume Field, expert australien en médecine vétérinaire.
Les autorités sanitaires ne doivent donc pas baisser la garde, qu'il s'agisse de la pneumonie atypique ou d'autres nouvelles épidémies.
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