L'OMS a fait un point sur les tests diagnostiques du coronavirus à l'origine du SRAS. « Le développement de ces tests progresse moins rapidement que nous le pensions initialement », annonce-t-elle. L'un des obstacles majeurs à la mise au point de tests rapides et fiables tient au fait que, contrairement à la plupart des maladies virales connues, l'excrétion de l'agent pathogène se produit de façon sensiblement différente dans le cadre du SRAS : au cours de la phase d'invasion et en début d'infection, la quantité de virus excrétée est très faible ; ce n'est qu'après dix jours d'évolution qu'il est possible de mettre en évidence à l'examen direct du coronavirus dans les prélèvements bronchiques et dans les selles. En outre, une réponse immunologique sérologique à l'infection n'est détectable qu'après cinq à six jours d'évolution. Afin de ne méconnaître que le plus faible nombre de malades et d'éviter des mises en quarantaine longues de sujets contacts, il faut des tests rapides. Le CDC propose depuis le 30 mai un test - encore en évaluation - qui permettrait une détection des infections évoluant depuis 4 à 5 jours.
Deux foyers
Par ailleurs, les spécialistes de la santé animale travaillant pour l'OMS (World Organisation for Animal Health, OIE) continuent d'effectuer des prélèvements animaux en Chine continentale sur des civettes, des ratons laveurs et des furets. Selon le séquençage des virus retrouvés chez ces animaux, la piste d'un passage de l'animal à l'homme semble se confirmer. Dans ce contexte, l'idée d'une double infection est reprise par différentes équipes de chercheurs, dont celle de l'institut Pasteur de Hong Kong. Le premier foyer - celui détecté en Chine continentale dès le mois de novembre - pourrait être en rapport avec un passage de l'animal à l'homme et donner des formes peu symptomatiques, voire asymptomatiques ; alors que le second, apparu à Hong Kong en février, serait lié à une mutation virale et entraînerait des formes graves. Les personnes exposées à la première vague auraient développé une immunité vis-à-vis du de la seconde phase épidémique.
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