Il était logique de tester l'efficacité des anti-TNF alpha dans la spondylarthrite ankylosante car l'expression de ce facteur est augmentée dans le sérum, la synoviale et les articulations sacro-iliaques des patients, d'une part, et parce que les anti-TNF alpha sont efficaces sur la polyarthrite rhumatoïde et la maladie de Crohn, fréquemment associée à la SPA, d'autre part.
L'étude pilote menée dans le service de rhumatologie d'une université californienne a inclus 40 patients (31 hommes, 9 femmes) présentant une forme active de spondylarthrite, définie par la persistance de douleurs inflammatoires et de raideurs malgré leur traitement. Les candidats ont été randomisés pour recevoir soit deux injections de 25 mg sous-cutanées par semaine d'étanercept, soit deux injections de placebo pendant 4 mois. L'étanercept est un anti-TNF alpha constitué d'une fraction protéique du récepteur du TNF combiné au fragment Fc de l'IgG humaine. Tous les patients ont continué les traitements en cours : AINS, corticoïdes (moins de 10 mg/j), sels d'or (moins de 50 mg/mois), méthotrexate (moins de 20 mg/semaine) et/ou sulfasalazine (moins de 3 g/j). L'activité de la maladie a été évaluée toutes les trois semaines par un examen clinique et des tests biologiques (VS,...).
Baisse combinée de cinq facteurs
L'objectif primaire de l'étude était la baisse combinée des cinq facteurs suivants : durée de la raideur matinale, score de douleur nocturne, indice fonctionnel, gonflement articulaire, appréciation globale de l'activité de la maladie par le patient. A quatre mois, 80 % des patients sous étanercept présentaient une réponse favorable au traitement contre 30 % dans le groupe placebo. Quatre des cinq critères définissant l'objectif primaire (à l'exception du gonflement articulaire) étaient significativement réduits par rapport au placebo. La réponse a été rapide (dès le premier mois) et sans diminution pendant toute la durée de l'étude (2,3 et 4 mois).
Le traitement a été globalement bien supporté et aucun effet indésirable n'a justifié l'interruption thérapeutique. Les réactions au site d'injection et les infections mineures sont les événements le plus souvent rapportés. Un patient a présenté des signes neurologiques (acouphènes, fasciculations) ayant fait rechercher une affection démyélinisante (sans succès).
« La démonstration de l'efficacité de l'étanercept sur un nombre, certes, limité de malades est très encourageante, a fortiori chez des personnes déjà traitées et non améliorées, concluent les rapporteurs de l'essai pilote dans le « New England Journal of Medicine ». Des travaux avec l'infliximab (anticorps monoclonal anti-TNF alpha) ont obtenu des résultats comparables ». On attend maintenant les résultats des études à grande échelle.
Jennifer D. Gorman et coll., « N. Engl. J. Med. », vol. 346, n° 18, 2 mai 2002.
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