Commercialisé par le laboratoire AAZ et disponible en pharmacie, SpermCheck permet aux hommes d’obtenir, chez eux, une estimation rapide de la concentration en spermatozoïdes.
Sujet tabou et source de souffrances psychologiques, l’infertilité masculine peut se présenter sous des formes multiples : altération ou chute du nombre de spermatozoïdes dans l’éjaculat, diminution du nombre de spermatozoïdes vivants, problème de mobilité, de morphologie... La faible concentration en spermatozoïdes (oligozoospermie) est, toutefois, la principale cause de l’infertilité chez l’homme : « elle est à l’origine du problème dans 70 % des cas », précise le Dr Noémie Celton, biologiste de la reproduction, centre d’AMP CHU Amiens, Cecos Picardie.
Présence de la protéine SP10
C’est justement sur ce créneau que se positionne FERTILITE SpermCheck. Le premier autotest immunologique de fertilité masculine autorisé en France permet aux hommes d’obtenir, chez eux, en une dizaine de minutes une estimation de la concentration en spermatozoïdes. Conçu par le Pr Herr et le Pr Howards (Université de Virginie, États-Unis), il détecte, à partir d’un échantillon de sperme, la présence de la protéine SP10 localisée dans l’acrosome des spermatozoïdes. Lorsque la concentration en spermatozoïdes est inférieure à 15 millions de spermatozoïdes par millilitre (spz/ml)*, le test est négatif, signe d’un problème de fertilité de l’utilisateur. « Cet autotest a été évalué dans un laboratoire parisien d’AMP pour vérifier la concordance de ses résultats avec le test de numération réalisé en laboratoire. Sa fiabilité a été évaluée à 98 %. Pour notre part, nous l’avons évaluée à 100 % au sein de notre laboratoire en Picardie. La deuxième étape sera d’évaluer, cette concordance en condition réelle, c’est-à-dire lorsque le test est effectué par les hommes, à leur domicile », explique le Dr Celton.
Un premier pas avant la consultation
SpermCheck détecte, ainsi, de façon fiable la concentration de spermatozoïdes, mais ce critère ne suffit pas à juger de la fertilité masculine. De fait, dans 30 % des cas, l’infertilité de l’homme est liée à d’autres facteurs mobilité, morphologie, vitalité des spermatozoïdes... Un résultat normal à l’autotest ne signifie donc pas que l’utilisateur ne souffre pas d’infertilité. Qu’il soit positif ou négatif, le résultat de l’autotest impose une consultation médicale. En première intention, le spermogramme – examen réalisé en laboratoire visant à quantifier les spermatozoïdes, à étudier leur mouvement, leur morphologie, et à doser les différentes substances que doit contenir le sperme – est indispensable. Dans ces conditions, l’utilité de SpermCheck est en question. « Le but de cet autotest n’est pas de remplacer le spermogramme. Nous le percevons plutôt comme un outil de sensibilisation permettant aux hommes de faire une première démarche pour briser le tabou autour de leur éventuelle infertilité. Ce test étant réalisé en toute confidentialité, au domicile de l’utilisateur. Nous espérons que par le biais de cet autotest, les hommes s’orienteront plus rapidement vers les équipes médicales pour un bilan de leur fertilité », note le Dr Celton.
La notice de SpermCheck indique également que « si un couple essaie d’avoir un enfant sans succès depuis un an ou plus, il devra consulter un médecin pour une analyse du sperme et discuter des traitements possibles, même si le résultat du test SpermCheck est positif ». L’utilisateur est donc prévenu. Mais dans la mesure où il effectue ce test chez lui – en étant, le plus souvent, livré à lui-même – la question de l’éthique liée à l’autotest et celle de l’accompagnement – du pharmacien, par exemple – mériteraient d’être clarifiées et renforcées.
* Le seuil de 15 millions spz/ml correspond à la nouvelle norme de l’OMS et traduit la concentration à partir de laquelle 95 % des hommes réussissent à procréer naturellement avec leur partenaire dans un délai d’un an.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature