Spectacles pour les fêtes

Publié le 16/12/2001
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Classique

L'exemple le plus flagrant en est l'Opéra de Paris dans sa salle bastillane qui affiche pendant plus d'un mois l'éternelle « Bayadère », superbe et dernière création chorégraphique de Rudolf Noureev d'après Marius Petipa sur une musique de Minkus, et qui fait de l'usage depuis sa création il y a neuf ans. Pour ces vingt-deux représentations prévues, il va falloir compter avec la jeune génération car les danseuses étoiles Isabelle Guérin et Elisabeth Platel, qui en étaient les piliers, ont désormais rejoint le rang des retraitées. Alors, hormis deux danseurs russes invités du Bolchoï et de Saint-Pétersbourg (Nikolaï Tsiskaridze et Svetlana Zakharova), on pourra applaudir les étoiles José Martinez et Agnès Letestu, Aurélie Dupont et Manuel Legris, Elisabeth Maurin, les premières danseuses Delphine Moussin, Marie-Agnès Gillot, Eleonora Abbagnato, Laetitia Pujol et les premiers danseurs Benjamin Pech et Karl Paquette (1).

Côté Palais-Garnier, un spectacle de ballets nommé : « Fokine/Nijinski/Robbins/Li» permettra de retrouver des classiques des ballets russes, respectivement « Pétrouchka », « L'Après-midi d'un faune », « Afternoon of a Faun », pièces depuis bien longtemps au répertoire dans ces chorégraphies et la création de « Shéhérazade », de Blanca Li dans des costumes de Christian Lacroix (2).
La programmation lyrique de l'Opéra-Bastille est bien peu festive avec, jusqu'au 28 décembre, la reprise de la sinistre « Bohème », de Jonathan Miller, qu'auront déserté les stars Alagna et Gheorghiu qui ont assuré les premières représentations au profit de Vincenzo La Scola et Elena Kelessidi (3).
« La Khovantchina », de Modeste Moussorgski, dans la version orchestrée par Dimitri Chostakovitch qui lui succédera, fera plaisir aux amateurs éclairés notamment friands d'opéra russe. Cette nouvelle production d'Andrei Serban, dirigée par James Conlon qui sera chantée par une distribution presque entièrement russe, est certes un événement majeur de cette saison lyrique, mais en aucun cas un spectacle à voir en famille comme distraction de fin d'année (4).

Le Théâtre des Champs-Elysées ne fait pas preuve d'innovation non plus qui navigue entre tango et flamenco. Cette année

« Tango Pasi[151]n »

, avec le retour de cette compagnie pour 21 représentations d'une nouvelle production « A los amigos », de Hector Zaraspe, avec le chanteur Guillermo Galvé et l'Orchestre El Sexteto Mayor (5).


À l'Opéra-Comique, Jerôme Savary reprend

« Irma la douce »

qu'il avait réalisé pour Chaillot en 2000. Cette comédie musicale d'Alexandre Breffort, Marguerite Monnot et Raymond Legrand, réorchestrée (au minimum) par Gérard Daguerre, a le charme rétro des années cinquante avec son argot montmartrois et ses refrains qu'immortalisa Colette Renard en 1956. Seulement voilà, Clotilde Courau est bien sympathique mais est loin d'avoir le « chien » du rôle et parmi ses partenaires bien peu passent la rampe. Cela dit et malgré une première partie qui ne trouve pas son rythme et hésite entre le premier degré et l'ennui, c'est un spectacle au didactisme quasi bréchtien qui ne manque pas de charme et qui, dans le cadre enchanteur de la Salle Favart, peut constituer une bonne soirée pour les nostalgiques de ce répertoire (6).


On trouve, en revanche - le manque de prétention de l'entreprise fait toute la différence »- un charme fou à

« Frou-Frou les Bains »

à l'affiche du Théâtre Daunou depuis la rentrée et qui mérite bien d'y passer les fêtes de fin d'année. Cette comédie en forme d'opérette, ou plutôt de parodie d'opérette, écrite par Patrick Haudecœur qui en tient aussi le rôle principal, est un véritable bain de bonne humeur. Tout se passe dans un hôtel de ville de cure où l'on semble soigner surtout l'envie assez contagieuse de chanter. On y joue beaucoup sur le comique de répétition et les quiproquos mais tout est parfaitement rythmé et si les interprètes (Urbain Chancelier, Isabelle Spade, Isabelle Tanakil, Edouard Prétet) ne chantent pas à ravir, ils ont le mérite d'en rire et de nous en faire rire avec eux. Deux heures de fous rires garantis, ce n'est pas rien par les temps qui courent (7).


Le Châtelet enfin, reprend son grand triomphe de la saison dernière,

« La Belle Hélène »

, d'Offenbach, dans une mise en scène de Laurent Pelly dont on avait dit à l'époque les limites réductrices pour l'œuvre, sous l'excellente direction de Marc Minkowski. Katarina Karnéus réussira-t-elle à donner plus de sang gaulois au personnage d'Hélène que la très britannique Felicity Lott ? Que l'on se rassure, Michel Sénéchal, qui faisait toute la sève comique du spectacle, est toujours à l'affiche de ce qui devrait être un des spectacles les plus réjouissants de la capitale en cette fin d'année (8).


(1) Opéra-Bastille (0.836.69.78.68) du 21 novembre au 5 janvier à 19 h 30.
(2) Opéra-Garnier (08.36.69.78.68) du 19 décembre au 4 janvier à 19 h 30. Soirée exceptionnelle le 31 à 20 h.
(3) Opéra-Bastille (08.92.69.78.68) jusqu'au 28 décembre.
(4) Opéra-Bastille (08.92.69.78.68) du 10 décembre au 12 janvier à 19 h.
(5) Théâtre des Champs-Elysées (01.49.52.50.50) du 19 décembre au 6 janvier.
(6) Opéra-Comique (0.825.00.00.58) sauf lundi à 20 h, jusqu'au 6 janvier.
(7) Théâtre Daunou (01.42.61.52.12) Du mardi au samedi à 20 h 30, le samedi à 17 h et le dimanche à 15 h 30.
(8) Châtelet (01.40.28.28.40) du 17 décembre au 5 janvier.

Olivier BRUNEL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7032