C’est une première ! Jamais notre journal n’avait encore sondé ses lecteurs sur leur façon de travailler avec leurs confrères spécialistes. Avec ce dossier exceptionnel, voilà donc une lacune comblée. Merci aux 631 généralistes qui ont répondu à notre enquête. Ils nous permettent de mieux appréhender leur métier et dessiner la mission du médecin traitant. Soulignons d’abord deux enseignements majeurs des résultats que nous révélons. Entre généralistes et spécialistes, l’atmosphère est plutôt chaleureuse, et en paraphrasant un de nos lecteurs de Haute-Garonne, on peut dire que « la guéguerre » des années 80 n’est plus de mise. Quatre ans après l’entrée en vigueur du parcours de soins, vos réponses confirment également qu’une majorité de généralistes approuve ce dispositif dans son principe. Voilà pour le versant positif des relations généralistes-spécialistes qui méritait d’être souligné.
En grattant un peu, on nuancera néanmoins cette vision par trop idyllique. Vos critiques et vos doléances transpirent dans nombre de courriers qui accompagnent cette enquête (voir notre Blog sur www.legeneraliste.fr). Ainsi, vous vivez toujours comme une injustice le différentiel de rémunération avec vos confrères. Ce n’est pas nouveau, mais on peut dire que ça ne s’arrange pas. Et puis, un bon nombre d’entre vous restent très critiques sur les modalités de mise en œuvre du parcours de soins. De plus en plus, la paperasse pollue le quotidien du médecin généraliste. Il est clair que les pouvoirs publics doivent cesser de se gargariser avec leur « simplification administrative » pour prendre, ici et maintenant, les mesures qui s’imposent, afin que le parcours de soins ne soit pas vécu, comme… un parcours du combattant !
Enfin, soulignons que tous les spécialistes ne sont pas logés à la même enseigne, dans le cœur des généralistes. En ville, il y a ceux dont on ne pourrait pas se passer -cardiologue, gastroentérologue, rhumatologue, ORL- et ceux auprès desquels on se contente de cohabiter (pédiatres et gynécologues). À l’hôpital, il y a les PH qui répondent à vos courriers et ceux – semble-t-il encore assez nombreux qui snobent le « petit » médecin de quartier. Enfin, qu’il s’agisse des tarifs des chirurgiens ou des délais de consultation des ophtalmos, rhumatos ou psychiatres, vous êtes inquiets pour vos patients. Alors que l’Assemblée se penche cette semaine sur les déserts médicaux, il n’était pas superflu de rappeler que l’accès et la permanence de soins souffrent aussi de graves hiatus… en médecine spécialisée !
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