SUR LES GRADINS tout neufs, 14 845 places de grand confort ont été installées pour le public du court Philippe-Chatrier, le court central, là où se disputent les matchs les plus prestigieux, avec le court Suzanne-Lenglen et le court n° 1. En cas d'urgence, les spectateurs seront conduits dans une infirmerie high-tech que la FFT vient de faire aménager dans les sous-sols. «Sur 150m2, climatisés, tous les équipements de déchocage, ventilation, réoxygénation, réhydratation ont été prévus, avec un défibrillateur semi-automatique, détaille le Dr Daniel Boulanger. Cet urgentiste de 47 ans, par ailleurs directeur médical adjoint d'Europ assistance, dirige depuis trois ans l'équipe qui prendre en charge le public et les techniciens du stade. Sept médecins et dix infirmières, tous avec une formation d'urgentiste, assurent une permanence dans chacune des trois infirmeries du stade.
Le protocole est rodé : en cas de survenue d'un malaise dans le public, ce sont les secouristes de la Croix-Rouge ou les pompiers de la BSPP (brigade des sapeurs-pompiers de Paris) qui préviennent l'antenne médicale par talkie-walkie. Le médecin de permanence se rend dans les minutes qui suivent auprès du patient et décide, si nécessaire, de le faire transporter à l'infirmerie.
Un protocole rodé.
Il y fait l'objet d'un bilan, le SAMU étant appelé s'il y a lieu. Bien sûr le paramètre climatique joue un rôle prépondérant. «D'autant plus, souligne le Dr Boulanger, que nous avons affaire à un public plus avancé en âge que celui des matchs de football. Dès lors que le soleil frappe, les spectateurs se mettent à tomber comme des mouches. Il faut refroidir les victimes de coup de chaleur avec des poches à glace et en recourant à des brumisateurs. À titre de prévention, des échantillons de crème solaire sont distribués, ainsi que de bouteilles d'eau. Inversement, si le temps se couvre et les températures fraîchissent, nous sommes submergés par les pathologies ORL. Et il faut encore compter avec les manifestations allergiques dans un environnement (la proximité du bois de Boulogne) et à une saison qui aggravent le risque.» Bien sûr, des spectateurs sont victimes chaque année de syndromes coronariens, d'appendicites, ou de malaises ischémiques. Mais, dans l'histoire de Roland-Garros, jamais un décès n'a encore été déploré dans l'enceinte du stade.
Bon an mal an, 3 000 consultations sont assurées en l'espace de deux semaines. Les jours de pointe, jusqu'à 200 prises en charge sont effectuées. Des plans blancs et rouges ont été évidemment dessinés pour faire face à tous les types de catastrophes, de l'effondrement de la tribune à l'explosion d'une bombe. Mais les scénarios n'ont jamais fait l'objet de manoeuvres d'entraînement du public, par exemple pour répéter une évacuation. Mardi dernier, toute l'équipe s'est retrouvée pour un ultime briefing d'avant tournoi. «L'ambiance entre nous est très amicale, confie le Dr Boulanger, nous partageons depuis des années le même enthousiasme médical et tennistique. Même si, dans nos infirmeries, nous n'avons guère le loisir de jeter un oeil sur les écrans de télé.»
Cette confraternité d'armes médico-sportives est l'occasion, lors de chaque tournoi, d'un grand dîner festif où se retrouvent tous ensemble médecins, infirmiers et kinés, membres des équipes des Dr Boulanger et Montalvan. Mardi soir prochain, ils ne seront pas moins de 70 à se retrouver, prêts à travailler en synergie, si Hippocrate doit monter au filet.
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