Cinéma
Les gangs de New York pourraient bien tout écraser en ce début d'année. Annoncée à partir d'aujourd'hui sur près de 800 écrans la fresque historique de Martin Scorsese* évoque en deux heures cinquante la naissance de l'Amérique d'aujourd'hui à travers l'affrontement sanglant, au XIXe siècle, des « natifs », les Anglo-Saxons protestants, et des immigrants catholiques qui avaient fui la famine en Irlande.
A l'affiche eaux côtés de Daniel Day-Lewis et Cameron Diaz, Leonardo DiCaprio, que l'on retrouvera le 12 février dans « Arrête-moi si tu peux », de Steven Spielberg : il y incarne un roi de l'escroquerie qui a fait la une des journaux américains dans les années cinquante ; traqué par Tom Hanks, il a pour mère... Nathalie Baye.
Les oscars ne devraient pas oublier « Gangs of New York ». Mais la concurrence sera rude, comme les spectateurs français pourront en juger bientôt, la plupart des films favoris étant programmés avant le 23 mars, jour où seront distribuées les statuettes. Ainsi découvrira-t-on le 26 février « Chicago », la comédie musicale qui a triomphé de longues années à Broadway, avec Renee Zellweger, Catherine Zeta-Jones et Richard Gere. Fin février ou début mars, on ne s'ennuiera pas avec « Adaptation », la nouvelle comédie de Spike Jonze (« Dans la peau de John Malkovich »), avec Nicolas Cage et Meryl Streep : on y croise un scénariste nommé Charlie Kaufman (comme celui du film), son jumeau imaginaire et une romancière dont le personnage est un botaniste qui clone des orchidées rares...
On attend aussi avec impatience un autre favori des oscars, « les Heures », de Stephen Daldry (le réalisateur de « Billy Elliot »), qui a adapté le livre de Michael Cunningham évoquant trois femmes, dont Virginia Woolf (Nicole Kidman avec Julianne Moore et Meryl Streep), à trois époques différentes du XXe siècle (19 mars). De même que « Loin du paradis », de Todd Haynes avec Julianne Moore, qui a déjà obtenu le prix d'interprétation à Venise pour ce rôle d'épouse modèle des années cinquante qui découvre son mari dans une situation délicate avec un autre homme (12 mars).
Dans un tout autre genre, un concurrent à l'Oscar du meilleur film étranger, le
« Pinocchio »de et avec Roberto Benigni (26 mars).
Succès assurés
Doit-on pour autant négliger le cinéma français ? Certainement pas. Il ne faut pas manquer « la Trilogie » du très imaginatif et audacieux Lucas Belvaux : après la comédie (« Un couple épatant »), sortie la semaine dernière, un thriller (« Cavale ») et un mélodrame (« Après la vie ») permettent dès aujourd'hui de retrouver les mêmes personnages et excellents acteurs (Dominique Blanc, Ornella Mutti, Catherine Frot, Gilbert Melki, François Morel).
Succès assuré pour
« Taxi 3 », de Gérard Krawczyk avec un scénario une nouvelle fois signé Luc Besson (avec un gang de pères Noël, des voleurs de voitures de luxe et des ninjas !), qui sortira le 29 janvier sur plus de 1 000 écrans.
Succès prévisible aussi pour
« 18 ans après », suite donnée par Coline Serreau à sa comédie « Trois hommes et un couffin », avec les trois pères (André Dussollier, Michel Boujenah et Roland Giraud) et un bébé devenu un jeune fille piquante (5 février).
Une comédie aussi, en forme de road-movie, signée Bernard Rapp : dans
« Pas si grave »(5 mars), trois frères vivant en Belgique (Romain Duris, Sami Bouajila et Michel Portal) partent pour l'Espagne au chevet de leur père adoptif mourant, un républicain espagnol.
Et l'on ira jusqu'au Japon avec Alain Corneau qui a adapté le roman d'Amélie Nothomb
« Stupeur et tremblements »(mars), avec Sylvie Testud.
Beaucoup moins drôle : Philippe Harel, dans
« Tristan »(12 février également), fait de Mathilde Seigner un commissaire de police qui enquête sur la mort mystérieuse de prostituées anorexiques.
Bertrand Blier nous donne une version cinématographique de sa pièce
« les Côtelettes »,avec Philippe Noiret et Michel Bouquet (5 mars). Et Cédric Klapish met en scène des braqueurs dans
« Ni pour ni contre (bien au contraire) », avec Vincent Elbaz et Marie Gillain (5 mars). Et il faudra également patienter jusqu'à mars pour la nouvelle réalisation de l'auteur de « 8 femmes », François Ozon, qui a réuni deux de ses interprètes fétiches, Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier dans un thriller intitulé
« Swimming Pool ».
Le poids du passé
Tous les sujets ne sont pas contemporains. Voici de l'histoire, avec panache : la nouvelle version de « Fanfan la tulipe » signée Krawczyk (réalisation) et Besson (scénario) et dans laquelle Vincent Perez et Penelope Cruz reprennent les rôles magnifiés par Gérard Philipe et Gina Lollobrigida (9 avril).
Antoine de Caunes, lui, s'est intéressé comme bien d'autres à Napoléon et, dans « Monsieur N » (12 février) le fait revivre à Sainte-Hélène sous les traits de Philippe Torreton. La deuxième guerre mondiale et ses suites continuent à inspirer les cinéastes. Dans « la Fleur du mal » (19 février), avec Nathalie Baye et Benoît Magimel, Claude Chabrol s'interroge sur la transmission de la culpabilité. Jean Becker évoque l'Occupation dans « Effroyables jardins », d'après le best-seller de Michel Quint, avec Jacques Villeret, Thierry Lhermitte, André Dussollier et Suzanne Flon. Jean-Paul Rappeneau fait revivre la France de 1940 dans « Bon voyage » avec Virginie Ledoyen, Isabelle Adjani et Gérard Depardieu. Le film pourrait sortir le 14 mai pour l'ouverture du festival de Cannes.
C'est aussi à Cannes, et dans la foulée sur les écrans français, que l'on devrait découvrir le nouveau film de Lars von Trier, « Dogville », avec Nicole Kidman, un thriller qui a pour cadre une petite ville américaine dans les années trente. De même que le film tourné aux Etats-Unis par Bruno Dumont (primé pour « l'Humanité »), « Twenty Nine Palms ».
Enfin, on soulignera à la suite du « Film français » l'engouement pour les suites : outre « Taxi » et « 18 ans après », citons « Mafia Blues 2-la rechute » avec le mafieux De Niro et son psy Billy Cristal (22 janvier) ; « X Men 2 », de Bryan Singer (30 avril) ; « Matrix Reloaded », des frères Wachowsky avec Keanu Reeves mais aussi Monica Bellucci et Lambert Wilson (7 mai) ; « The Fast and the Furious 2 » (18 juin) ; « Terminator 3 » (juillet) ; « Tom Raider 2 » (août)... L'on en passe et des moins bons.
* Un festival Scorsese est présenté au Grand Action du 8 au 21 janvier.
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