Campagne 2006 de prévention des maladies respiratoires

Souffle qui peut !

Publié le 28/03/2006
Article réservé aux abonnés
1276192236F_Img231053.jpg

1276192236F_Img231053.jpg

1276192236F_Img231054.jpg

1276192236F_Img231054.jpg

MONTER des escaliers, nager ou se balader est devenu pour vous une épreuve physique ? Peut-être est-il temps d’aller mesurer son souffle dans l’un des stands présents dans les gares et centres commerciaux de quatorze villes en France, du 8 avril au 22 juillet. Après le large succès rencontré en 2005, lors de leur première campagne nationale de santé publique, les associations de professionnels de santé et de malades, avec le soutien de la Direction générale de la santé, renouvellent l’expérience du parcours Capital souffle.

Grâce à des machines capables de mesurer l’intensité et la durée du souffle, chaque individu peut observer, d’une façon ludique, une animation mettant en scène la réalité de son souffle au quotidien. Les appareils fournissent le Vems, le VEM6 (volume expiré maximal dans les 6 premières secondes de l’expiration) et le rapport Vems/VEM6 - V1/V6). En fonction du résultat, il sera conseillé à la personne se prêtant au test de prendre rendez-vous avec son médecin, qui l’adressera peut-être à un pneumologue pour des examens plus approfondis. En parallèle, le participant peut remplir un questionnaire afin de recueillir des informations concernant sa santé respiratoire (symptômes, tabagisme, maladie respiratoire connue, traitements, etc.) et d’évaluer son degré de satisfaction envers le programme Capital souffle. En plus de ces stands, une campagne presse et radio de sensibilisation débutera durant la même période, mettant en scène trois célébrités françaises, marraines et parrains de l’opération : Catherine Destivelle, alpiniste, Loïc Leferme, champion du monde d’apnée, et Sébastien Llado, tromboniste. Pour eux, le souffle est une force. Ils conseillent donc à tous de le conserver et de se prendre en mains.

Pourquoi mesurer le souffle ?

La nouvelle campagne 2006 de sensibilisation, de prévention et de dépistage des maladies respiratoires obstructives chroniques s’inscrit dans le programme d’action contre la Bpco (bronchopneumopathie chronique obstructive) et dans la continuité du plan Asthme. Touchant entre 3 et 4 millions de personnes en France, la Bpco va devenir la troisième cause de mortalité par maladie dans notre pays et dans le monde. «Avec un asthme sur deux et deux Bpco sur trois non diagnostiqués, il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme, dit Gérard Huchon, président du Comité national contre les maladies respiratoires. Ces maladies sont fréquentes et potentiellement graves. Et peuvent être la source de dépenses de soins importantes.»

En France, ce sont 2 000 personnes sur 3 millions d’individus touchés par l’asthme qui décèdent chaque année. En 1999, 16 000 personnes sont mortes de Bpco.

L’ennemi n° 1 : le tabac.

Est-il nécessaire de le rappeler, le tabac est à la source de nombreux maux. Outre le cancer du poumon couramment dénoncé, d’autres maladies respiratoires peuvent naître chez le fumeur. Lors du précédent programme Capital souffle, 87 % des médecins ayant vu la campagne ont estimé que celle-ci avait favorisé le dépistage des maladies respiratoires chroniques obstructives. Trois quarts des participants n’avaient jamais mesuré leur souffle alors que plus de la moitié étaient fumeurs ou anciens fumeurs. « Quatre-vingt-dix pour cent des personnes qui développent une Bpco sont des fumeurs, affirme Gérard Huchon. Mais ce n’est pas obligatoire pour les fumeurs d’avoir une Bpco. Seulement 30-40% d’entre eux seront touchés.» Cette maladie, d’abord «silencieuse», débute par une toux, une expectoration matinale, symptômes souvent banalisés et attribués à la «bronchite chronique» du fumeur par les patients eux-mêmes. En l’absence de prise en charge, la Bpco peut-être responsable d’une insuffisance respiratoire sévère, limiter le moindre effort de la vie quotidienne et être responsable de décès prématurés avant 65 ans.

Le but de cette campagne sera donc in fine de diminuer le nombre d’hospitalisations dû à ces deux maladies. Et de limiter les dépenses de santé qui y sont associées. Pour rappel, la Bpco coûte, à elle seule, 3,5 milliards d’euros par an, dont 6 000 euros par malade chaque année... Et vous, comment va votre souffle ?

Capital souffle 2006 : du 8 avril au 22 juillet 2006. Informations : www.capitalsouffle.fr.

> JESSIE CONVERS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7929