REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE
L'Allemagne va-t-elle manquer de médecins ? Si la question peut paraître saugrenue à l'heure ou des milliers de jeunes médecins ne parviennent pas à s'installer, s'expatrient ou quittent carrément la profession, c'est le président de l'Ordre fédéral des médecins, le Pr Jörg-Dietrich Hoppe, qui tire la sonnette d'alarme en estimant que le pays ne disposera plus, d'ici à 2005, d'un nombre suffisant de généralistes, d'orthopédistes, de neurologues et de dermatologues.
Bien que l'Allemagne compte actuellement un médecin pour 282 habitants, voire un pour 260 dans une région comme la Bavière, 9 000 nouveaux médecins sortent chaque année des universités, mais un tiers d'entre eux se tournent ensuite vers des activités non curatives, rappelle « Ärzte Zeitung » dans un dossier détaillé sur la question, qui relativise les déclarations alarmistes du Pr Hoppe. Selon le journal, en effet, le pays souffre plus d'une mauvaise répartition de ses médecins que d'un début de pénurie. Il est vrai en revanche qu'un nombre croissant de jeunes médecins refuse de rester dans les hôpitaux où ils sont corvéables à merci ou renoncent à s'installer à cause des difficultés de cette entreprise, tant pour des raisons de densité élevée qu'à cause des stricts numerus clausus limitant les installations.
Car malgré les numerus clausus, poursuit le journal, certaines grandes zones urbaines continuent d'afficher une telle densité médicale, surtout pour certaines spécialités, que toute réussite d'un nouveau cabinet est illusoire ; en revanche, il reste encore en Allemagne des zones moins densément médicalisées qui pourraient « absorber » des cabinets supplémentaires, voire qui en manquent.
« La pénurie de médecins n'est donc pas d'actualité », conclut le journal. Il estime toutefois que, si des problèmes de ce type devaient se poser, au fur et à mesure que les médecins les plus âgés partiront, c'est avant tout par une meilleure répartition géographique et par une amélioration des conditions de travail des jeunes médecins qu'on pourrait y remédier.
Une conclusion qui rassurera non seulement les patients allemands, mais aussi les pays voisins de l'Allemagne. Elle est en effet par tradition un grand exportateur de médecins, notamment vers la Scandinavie et le Royaume-Uni, tandis que de nombreux hôpitaux français commencent à faire appel à des chirurgiens et des anesthésistes venus d'outre-Rhin pour combler les vides dans leurs effectifs.
La « source allemande » ne devrait donc pas se tarir tout de suite au moment où l'Angleterre, qui compte deux fois et demie moins de médecins que l'Allemagne, lance une grande campagne de recrutement de médecins en direction de ce pays.
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