SOS-Médecins France s'inquiète des orientations qui pourraient être choisies par les pouvoirs publics pour améliorer l'organisation de la permanence des soins.
Cette fédération, qui regroupe les 68 associations de SOS-Médecins implantés en France qui répondent à trois millions d'appels par an, participe au groupe de travail installé, il y a un an, par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité autour du thème des urgences préhospitalières. Un atelier, où une majorité de participants, déplore le Dr Frédéric Bastian, président de SOS-Médecins France, « estime que le déplacement du patient (de son domicile vers un hôpital ou une autre structure) doit devenir la règle ». Un atelier où l'idée d'installer des maisons médicales ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre et chargées d'accueillir et d'orienter les malades qui ont besoin de soins urgents fait son chemin. Ces orientations ne sauraient satisfaire SOS-Médecins.
Soucieux, non de l'avenir des 1 000 médecins qui travaillent pour SOS, mais des conditions de prise en charge et d'accès aux soins des patients, le Dr Bastian défend la visite à domicile plutôt que le déplacement du patient. « Chaque Français a le droit de faire venir un médecin à son domicile, explique-t-il, et je rappelle qu'un médecin de SOS voit en moyenne 20 % de patients bénéficiant de la CMU (couverture maladie universelle) quand un généraliste en voit en moyenne 7 %. »
Frédéric Bastian insiste : « La visite à domicile, qui ne devrait pas être payée moins de 200 F (contre 110 F à l'heure actuelle, hors indemnités de déplacement) , évite des hospitalisations et des examens supplémentaires inutiles ; elle permet de prendre en charge le patient dans son environnement, elle est souvent aussi socialement pertinente. Elle ne doit pas devenir un luxe. » Là où elles existent, les associations de SOS-Médecins souhaitent que des moyens de collaborer avec les médecins installés en cabinet soit trouvés. « Pourquoi les libéraux intéressés ne participeraient-ils pas à notre activité pendant des créneaux horaires très précis ?», suggère le président de SOS.
Par ailleurs, dans le but d'améliorer leur réponse aux appels du 15, SOS-Médecins France et le SAMU de France (qui regroupe les différents SAMU) mettent sur pied un groupe de travail commun. Une première réunion est prévue le 22 mai. L'objectif affiché est d'arriver à l'automne à une charte de qualité qui sera ensuite proposée localement aux SAMU et aux associations de SOS. Les deux organisations voudraient, en particulier, s'entendre sur la question du « médecin de la première demi-heure », c'est-à-dire de l'avis médical rapide qui suppose une astreinte et une rémunération spécifique pour les médecins de SOS. Elles souhaitent également démêler l'imbroglio de la responsabilité médico-légale des appels en provenance du 15 et régler l'ensemble de leurs problèmes de coopération.
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