DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE TIERS des 145 patients traités pour des tumeurs cérébrales au CHU de Toulouse entre le 6 avril 2006 et le 17 mai 2007, et qui avaient subi une surirradiation (« le Quotidien » du 25 avril), ont aujourd'hui rejoint l'association SOS irradiés 31. Réunis en assemblée générale, ils ont annoncé leur décision de porter plainte au pénal d'ici à la fin de l'année pour « homicide involontaire ». «En effet, 2 des 145victimes sont décédées, voilà qui change la donne. Le dossier prend un tour plus judiciaire», explique l'avocat de l'association, Me Christophe Léguevaques. «A ce jour, nous restons néanmoins très prudents et nous avançons à pas comptés, car aucun lien n'a encore été établi entre ces décès et la surexposition, précise-t-il. Nous comptons nous faire communiquer les dossiers médicaux de ces patients pour vérifier cela.»
Pour étayer sa plainte au pénal, l'avocat de SOS Irradiés 31 a aussi lancé un appel à témoins auprès des victimes, qu'elles soient ou non membres de l'association, leur demandant de raconter, de façon anonyme si elles le souhaitent, la façon dont les soins ont été effectués. «J'entreprends cette démarche car certains des patients ont le sentiment que l'hôpital savait que l'appareil était déréglé depuis longtemps, c'est un élément qui doit absolument être vérifié», explique Me Léguevaques.
Une commission d'indemnisation.
En juillet dernier, l'association avait par ailleurs demandé la création d'une commission d'indemnisation sur le modèle de celle qui avait été mise en place suite à l'accident d'AZF. Une demande à laquelle le CHU vient de répondre favorablement. Les experts n'ont pas encore été désignés, mais SOS Irradiés 31 souhaite que, au-delà des experts médicaux, un physicien fasse partie de la commission. «Je souhaite que les calculs de dosage sur lesquels ils se sont déjà trompés soient intégralement refaits. Par ailleurs, il nous paraît indispensable que la commission se tienne sous le contrôle de l'Etat», prévient l'avocat.
De leur côté, 4 des 145 victimes ont préféré se rapprocher de l'association des accidentés de la vie (FNATH) et, si elles adhèrent à la démarche de la commission d'indemnisation, elles ne souhaitent pas porter plainte pour l'instant. «Ce sont des personnes fragilisées, qui souffrent de paralysies faciales pour la plupart. Elles ont trouvé malvenu la façon dont elles ont été informées de cet incident (par la presse, NDLR), mais elles gardent néanmoins confiance dans le corps médical et elles privilégient une démarche soft», indique Nadine Herrero, la secrétaire générale de la FNATH de Haute-Garonne. «Leur avocat est en contact avec celui du CHU et, si la procédure civile ne convenait pas, la procédure pénale resterait ouverte», précise-t-elle encore.
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