280 millions d’euros par an. C’est l’économie qui pourrait être réalisée, selon l’assurance-maladie, en réduisant la durée moyenne du séjour des mères (3 jours au lieux de 4,2 en moyenne) et le nombre de lits en maternité. La piste fait partie du catalogue de mesures dévoilées par la CNAM la semaine dernière pour maîtriser les dépenses de santé.
L’association nationale des sages-femmes libérales y est favorable, sous certaines conditions. « La sortie précoce doit être proposée mais non imposée », soutient l’ANSFL qui demande qui tout soit mis en place pour améliorer la prise en charge des mères par les sages-femmes et plus de moyens pour ces dernières (notamment à travers des aides à l’installation).
Pour la FHP-MCO, la réduction des séjours de maternité ne permettra pas les économies escomptées. « Il s'agit là d'un effet d'annonce de la part de la CNAMTS, sans fondements économiques précis », jugent les cliniques privées. Elles rappellent notamment que la structure des coûts de prise en charge par les maternités n'est pas linéaire mais dégressive.
« Le coût de la dernière journée est le plus faible » note la FHP qui souligne que la réduction des durées de séjour imposera de nouveaux coûts liés à la continuité des soins. La fédération insiste également sur la sécurité des femmes. « En obstétrique, plus encore que dans d'autres spécialités, un volet éducation à la prise en charge du nouveau-né est essentiel (notamment pour les femmes primipares) si on ne veut pas observer une croissance des incidents, des recours aux services d'urgences et in fine des dépenses de ville pour les nourrissons », détaille Ségolène Benhamou, vice-présidente de la FHP-MCO.
Êtes-vous favorable à une réduction de la durée de séjour en maternité ? Faut-il imposer cette mesure à toutes les femmes ? La restreindre aux multipares ? Quelles économies en attendre ? La sécurité des femmes et des nourrissons est-elle garantie ?
À vous de débattre...
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