JAZZ/ROCK
PAR DIDIER PENNEQUIN
D EPUIS des décennies, la France est la première terre d'accueil des musiciens africains, toutes tendances musicales confondues. Ainsi, partageant son temps entre le Cameroun et l'Hexagone, le saxophoniste et poly-instrumentiste Toups Bebey, issu d'une grande famille de musiciens, dirige plusieurs projets musicaux (1).
Avec son groupe Paris Africans, il vient de sortir un album « Pygmy Attitudes » (VEK Production/Buda Musique/Mélodie), témoignant du grand télescopage musical qui règne sur le continent noir. Pour cet artisan d'un afro-jazz fusion, les racines sont aussi importantes que les musiques importées et le résultat est particulièrement détonnant et osé culturellement.
Co-fondateur et soliste du très célèbre Super Rail Band de Bamako, le guitariste/chanteur malien Djelimady Tounkara publie le premier disque sous son nom après des années de carrière, « Sigui » (Indigo). Comme beaucoup de musiciens africains actuels, Tounkara plonge dans ses racines mandingues acoustiques, puis y incorpore des zestes de jazz, de musique cubaine, de folk-blues voire de rumba. D'où une richesse harmonique et mélodique incontestable.
Les Mahotella Queens - Hilda Tloubtala, Mildred Magxola et Nobesuthu Mbadu - sont trois vénérables dames qui font partie depuis des décennies, de la musique sud-africaine urbaine. Après avoir inventé le mbaquanga et été des héroïnes de la résistance contre l'apartheid, ce chur féminin étonnant revient avec un nouvel album, « Sebai Bai » (Indigo), qui est un poignant hommage aux compagnons disparus et à la vivacité de la musique sud-africaine postapartheid, dont les racines sont toujours aussi fortes.
Le CD « Soul of Angola » (Lusafrica/BMG) qui vient de paraître, est un florilège regroupant quelques-uns des meilleurs représentants de la musique angolaise entre 1965 et 1975 - les années de la colonisation portugaise - dont l'une des figures emblématiques en France reste Bonga (2). « Soul of Angola » permet d'entendre notamment des pionniers comme Oscar Neves, Luiz Visconde ou encore David Zé.
La grande prêtresse de la musique africaine et surtout du Cap Vert, Cesaria Evora, 60 ans, alias la « Diva aux pieds nus », est de retour en France où elle est adulée. Pour fêter dignement celle qui vient de publier son 8e album, « Sao Vicente di longe » (Lusafrica/BMG), quelques copains de galère comme Teofilo Canhtre, Albertino Bau ou encore Fantcha avaient organisé une immense « Fête à Cesaria », un vibrant hommage à cette ex-chanteuse de bars à marins, devenue une star internationale (3).
(1) Latina Café (114, avenue des Champs-Elysées , Paris), 3 mai, 23 h 30.
(2) New Morning (01.45.23.51.41), 9 et 10 mai, 21 h.
(3) Tournée en France à partir du 9 mai (Lille) jusqu'au 30 mai (Saint-Etienne). Angoulême, festival des musiques métisses (du 31 mai au 4 juin), avec en vedette l'Afrique noire.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature