À n’en point douter, Marisol Touraine est ce que la politique sait faire de mieux dans la patrie des intellectuels engagés, celle de Clémenceau, Blum, Mendès et de quelques autres, quand notre République des clercs sait marier les talents personnels et les engagements sociétaux et politiques. Côté pile, l’École normale supérieure, l’agrégation d’économie ont formé cette distinguée femme politique que les Français s’apprêtent à découvrir. Cette forte en thème a de qui tenir, diront nos généticiens. Alain, son père n’est-il pas un des meilleurs intellectuels dont la France puisse s’honorer. Très prolifique analyste des sociétés en action, il est un des grands sociologues français au côté de qui on retrouve les penseurs de nos sociétés tels Aron, Friedmann, Boudon ou Crozier. Très engagé en politique aussi, comme peuvent l’être les sociologues. Évidemment à gauche mais pas à la mode de Bourdieu. Du côté d'une gauche ouverte, moderne qui se retrouve chez le père et la fille en pensée et en action avec Michel Rocard. La jeune conseillère technique du Premier ministre découvre au côté du penseur de la deuxième gauche, d’abord les affaires étrangères. Elle en épousera d’ailleurs un diplomate, ambassadeur de France. Mais c’est le social qui la retrouve. On l’imagine avec une telle hérédité en avoir entendu toutes les analyses dans le salon familial. Elle va tenter désormais de mettre les théories en pratique. Et derrière le social chez les socialistes se découvre un peu, en second plan, la santé. À laquelle, son grand parent Albert, patron de dermatologie, son frère endocrinologue, sa mère Chilienne, chirurgien dentiste de formation ont bien dû un peu la sensibiliser.
Mais au final, c'est la ténacité, le sens politique et le goût du combat qui frappent chez Marisol Touraine. Ancrée dans le local comme l’aime le nouveau président de la république François Hollande. En Indre-et-Loire, elle devient députée et présidente du conseil général, sièges gagnés à la hussarde, ce que savent apprécier les esthètes républicains. Et qui donne quitus aux intellectuels qui ne gagnent leur crédibilité que dans l’âpre combat électoral, dans les arrière-salles de café, sur les places de village, auprès des vrais gens et des notables provinciaux.
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