EN SOIXANTE ans, la pastille Pulmoll s’est fait une place de choix dans le paysage de l’automédication. Une histoire de famille commencée avec la découverte de la Quintonine et où la pharmacie fait bon ménage avec le marketing. Depuis Châteauroux, la pastille rouge a fait un sacré bout de chemin. Et à un moment où la marque d’un produit pharmaceutique est perçue, plus que jamais, comme un signe de qualité, Pulmoll reste une balise sûre pour le patient. Entrée dans le portefeuille des Laboratoires GSK Grand Public (GlaxoSmithKline), Pulmoll est devenue le fer de lance de la santé familiale de qualité.
Celle qui «flatte le goût», selon la célèbre ritournelle publicitaire, n’est pas un bonbon à la robe sucrée. Le miel, la badiane ou le menthol et l’eucalyptus, parfums embaumants, dissimulent un savant mélange de terpine, de lévomenthol et d’amyléine chlorhydrate, qui a une autorisation de mise sur le marché en bonne et due forme.
L’automédication dans l’oeil du cyclone ?
Si les Français ont recours en masse aux produits de santé familiale – 80 % d’entre eux, selon l’enquête Taylor-Nielsen de 2001 –, l’automédication peine à trouver ses lettres de noblesse. L’OMS a beau avoir inscrit dans le marbre «l’automédication responsable» – pour mémoire, qui «consiste à soigner les maladies grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces dans les conditions d’utilisation indiquées» –, la santé familiale pâtit encore de l’automédication désordonnée, quand le patient réutilise les médicaments d’une prescription antérieure sans repasser par la case médecin.
Pourtant, elle a une carte à jouer. Avec un maillage de plus de 20 000 officines, les pharmacies peuvent être le relais d’une médecine plurielle, alternative éclairée à la consultation. La proximité est plus que jamais un facteur de santé publique. Certaines mesures visant à renflouer les caisses de la Sécurité sociale ont fait plus de mal que de bien à la santé familiale. Les déremboursements ont été parfois interprétés comme un aveu d’inefficacité, une sorte de mise en accusation, particulièrement dans notre pays où on associe immédiatement le médicament à la logique de remboursement. Afin d’inverser cette tendance, le ministre Xavier Bertrand a lancé des signaux forts depuis le début de l’année : «L’utilisation de médicaments de prescription médicale facultative sans avis médical est l’un des volets de la prise en charge responsable de leur santé par les patients», lançait-il devant les députés en février, avant d’annoncer «un plan volontariste en matière d’automédication». De quoi valoriser et encadrer encore plus les produits de santé familiale.
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