La santé en librairie
Les insatisfactions d'une infirmière
Fille du baby-boom, élève infirmière sans vocation, infirmière dévouée et éclectique, Marie-José Chavenon semble avoir gardé plus de mauvaises impressions que de bonnes du monde médical.
L'affaire commence plutôt mal entre une directrice d'école d'infirmières aussi revêche que possible et des patrons abusant de leur pouvoir dans d' « horribles salles communes » ; elle se poursuit dans des cliniques de type esclavagiste, mais qui lui ont tout de même donné l'occasion de rencontrer des « collègues du paramédical »« adorables » et de garder de beaux souvenirs, souvent tristes, de certains malades.
Les plaisanteries dont on accompagne les toilettes mortuaires ne suffiront pourtant pas à faire passer « l'odeur de la mort ». Alors l'infirmière quitte le métier de soignante et part en exploration, s'arrêtant de quelques heures à quelques mois, voire quelques années, à l'une ou l'autre des tâches qui peuvent lui être confiées en vertu de son diplôme d'infirmière et de son expérience : auxiliaire vétérinaire, directrice de halte-garderie, infirmière du travail, infirmière en maison de retraite médicalisée, infirmière scolaire, infirmière de club de vacances, infirmière en centre de polyhandicapés, elle regrette de n'avoir jamais travaillé sur un bateau de croisière.
Les insatisfactions s'accumulent, face aux difficultés matérielles, aux politiques qui promettent toujours, aux parents qui ne veulent pas entendre la bonne parole médicale et moderne, aux mensonges qui entourent le handicap, aux administrations qui ne voient et n'entendent rien, à la surcharge de travail, aux ridicules rémunérations. Si les ignorances techniques des patients concernant leur santé tant physique que mentale affligent l'infirmière aux convictions bien établies, c'est pourtant le manque de temps pour le relationnel, partie intégrante du métier selon les textes, qui la navre le plus.
On ne s'étonne donc pas qu'elle s'enthousiasme pour « un médecin (un vrai, pas un médiatique) », qui affirme à la télévision que, « lorsque l'on écoute attentivement un patient, 50 % de la thérapeutique est déjà faite ».
« Une infirmière parle », de Marie-José Chavenon, Presses de Valmy (165, rue de Paris, 94220 Charenton), 156 pages, 14,48 euros.
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