Antiquités
Les nostalgiques du Musée de la SEITA, fermé depuis quelques mois pour des raisons obscures (économiques, écologiques ou idéologiques ?), retrouveront au salon une partie des collections du musée prêtées pour la circonstance, qui voisineront avec d'autres prêts du Musée du Fumeur (qui existe toujours (7, rue Pache) et de collectionneurs privés. Mais beaucoup ont été chinés par les antiquaires qui les exposent - et les exposent - sur leurs stands respectifs, entre quelques dizaines et quelques centaines d'euros, selon leur qualité et leur originalité.
Mais pas forcément de leur ancienneté. Le pot à tabac existe depuis que le tabac a fait son apparition dans la société européenne, apporté, comme tant de choses, par les navigateurs du Nouveau Monde.
Ces premiers pots à tabac n'ont guère d'intérêt artistique ou anecdotique. Il sont en bois, en grès ou en étain, grossièrement ventrus et pas spécialement jolis. Longtemps, le fait de fumer (la pipe, uniquement) ne se pratique pas dans la bonne société mais seulement dans des cabarets mal famés et enfumés, chez les militaires et les marins (Jean Bart et sa bouffarde). A Versailles et chez les honnêtes gens, le tabac se prise par le nez, dans un mouchoir de dentelle, et se transporte dans d'élégantes tabatières de poche, en or ou en vermeil. Si elle n'est pas forcément meilleure pour la santé, la prise a du moins le mérite de ne pas enfumer son prochain.
Des objets populaires
C'est seulement au XIXe siècle, le brassage social aidant, et avec l'apparition du cigare, que fumer devient branché et socialement accepté (au fumoir, uniquement, et seulement pour les hommes). La pipe et le pot à tabac demeurent des objets populaires, mais acquièrent, avec le développement des arts régionaux, une liberté d'expression artistique et parfois politique teintée d'irrévérence.
D'où ces formes de personnages qu'on leur donne, que l'on retrouve plus haut dans le temps avec les pichets anthropomorphes du XVIIIe siècle, voire du XVe siècle. Les contemporains y reconnaissaient des personnages familiers, le curé, le facteur, et bien sûr la classe politique dans tous ses états, bien identifiable, elle. Mais aussi de jolies délurées et surtout ces noirs enturbannés, qui fleurent la bonne conscience raciste et l'attrait pour l'exotisme de l'époque coloniale.
Le tout à découvrir au fil des 130 stands du salon et plus particulièrement sur celui qui jouxte le restaurant. Avec le vaste choix de meubles et d'objets que propose cette manifestation familière, intermédiaire entre le haut de gamme, hors de prix, et la brocante trop fouillis. A Champerret, on trouve de quoi se meubler, se décorer et se faire plaisir à des prix raisonnables, et de quoi alimenter sa collection aussi, ou en commencer une, tant il y a de petites vitrines remplies de petits bibelots : dés, figurines, bijoux fantaisie, carnets de bal, objets de toilette, gadgets, etc.
A ne pas confondre avec le Salon des Papiers anciens dont nous vous parlions la semaine dernière, qui se déroule sous le même toit et aux mêmes dates, mais avec entrée séparée.
Salon Antiquités et brocante, du samedi 23 février au dimanche 3 mars, Espace Champerret, Porte Champerret, chaque jour de 11 h à 19 h. Entrée : 6 euros.
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