SML : une université d'été pour mobiliser les médecins

Publié le 14/09/2003

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De notre envoyée spéciale à Opio

Programmée dès le mois de mai, l'université d'été du SML a dû être recadrée compte tenu de l'actualité. « Le timing a changé : la réforme de l'assurance-maladie, d'abord prévue à la fin de cette année, a été repoussée d'un an », explique le Dr Dinorino Cabrera. « On parle maintenant d'adaptation », ajoute le président du SML, même s'il subodore qu' « on risque d'aller vers une vraie réforme ». Enfin, il y a eu plus récemment la signature par la CSMF d'un fameux « relevé de conclusions » qui a abouti à un projet de règlement conventionnel minimal (RCM) ministériel aujourd'hui contesté par la Confédération elle-même, rappelle malicieusement le responsable du SML (« le Quotidien » du 12 septembre)

Un dernier rebondissement, jugé « tragi-comique », voire « pitoyable » par le Dr Cabrera. Mais, « libéré » de son pacte d'alliance avec la CSMF, le SML « peut enfin s'exprimer clairement sans avoir à arbitrer », se réjouit son président.
Avant de se repositionner pour « accélérer la négociation de la réforme de l'assurance-maladie », le SML mise à la fois sur son séminaire de réflexion d'Opio et sur les états généraux de la médecine libérale qui accueillera tous les praticiens le 18 octobre au palais des Congrès de Versailles.

Des défis à relever

Jouant au grand timonier, le Dr Cabrera n'a pu s'empêcher d'ouvrir son université d'été par un cours magistral sur les dessous de la négociation secrète entre la CSMF et les caisses. Ayant décidé de « ne plus faire de cadeaux à la CSMF », le président du SML a affirmé que « Michel Chassang avait repris contact avec Jean-Marie Spaeth (président de la Caisse nationale d'assurance-maladie) avant que le ministre
Jean-François Mattei ne le lui demande officiellement ».
Surtout, le « professeur » Cabrera a présenté aux cadres du SML les défis à relever à l'avenir dans une assurance-maladie reconfigurée : « Nous, les médecins, on risque d'avoir à négocier avec les régimes obligatoires ET avec les régimes complémentaires, d'accord ? ». Du côté des régimes obligatoires d'assurance-maladie, le SML regrette l'existence de trois caisses nationales (CNAMTS pour les salariés, MSA pour le monde agricole et CANAM pour les professions indépendantes), « une bêtise phénoménale qui coûte une fortune pour rien », résume le Dr Cabrera. Du côté des complémentaires (mutuelles, assurances et institutions de prévoyance), la Mutualité française se taillera la part du lion puisqu'elle représente 60 % des Français, prévient le président du SML. En face, souligne-t-il, « les médecins libéraux doivent bien réfléchir aux contreparties de la valeur de leurs actes en termes de FMC, d'évaluations d'accréditation et du nombre d'actes ».
La tentation du déconventionnement pour obtenir une liberté totale d'honoraires est « une erreur », selon le Dr Cabrera, si elle aboutit in fine à un reconventionnement, comme dans la Sarthe, l'Orne, le Calvados ou les départements bretons.
Cette stratégie de déconventionnement est prônée sur le terrain par les coordinations quand elles ne revendiquent pas purement et simplement un passage en secteur II à honoraires libres. Or, justement, le SML « est actuellement débordé par les coordinations, l'APOS2 (Association pour l'ouverture du secteur II) », fait remarquer le Dr Jacques Meurette, président de l'Union des chirurgiens français (UCF). « Comment rallier des gens qui nous échappent et sont sensibles à des discours démagogiques ? », interroge le Dr Meurette. En maintenant la ligne du SML, répond le Dr Cabrera. En s'engageant notamment sur les « espaces de liberté tarifaire abandonnés par la CSMF », a suggéré un médecin du Chesnay (Yvelines), le Dr Frédéric Prudhomme, salué par des applaudissements.