Smartphones : un vrai

Matériel

Le temps où l'on se demandait si les fameux « smartphones » étaient plutôt à ranger dans la catégorie des gadgets ou des outils innovants est totalement révolu. Après plusieurs générations, ces produits sont arrivés à une certaine maturité.
L'offre se divise en deux catégories : les terminaux issus de la téléphonie mobile et ceux qui viennent du monde des assistants personnels numériques (PDA). Chercher la supériorité de l'un sur l'autre serait vaine, tout dépend de l'usage qui en sera fait. En effet, si leurs fonctionnalités peuvent se recouper, leur ergonomie fera la différence. Dès que l'on souhaite effectuer de la saisie directement à partir du smartphone et/ou consulter des documents (comme des pièces attachées), on peut d'emblée éliminer les modèles disposant d'un clavier type « téléphone » et d'un écran de taille réduite. Et diriger son choix vers les produits équipés d'un large écran tactile comme le iPDA 2003 de Bouygues Telecom, ou d'un écran un peu plus modeste accompagné d'un clavier comme le BlackBerry 7230 de RIM ou le Tréo 600 de PalmOne. Un nouveau venu va sans doute bouleverser un peu la donne : le SK65, qui sera commercialisé par Siemens à la fin de l'année. Il s'agit en effet d'un téléphone mobile disposant d'un écran couleur pouvant se transformer en assistant grâce à son clavier escamotable qui sort de chaque côté du terminal.

Le concept du bureau mobile
Qu'entend-on par « bureau mobile » ? Ce concept a beaucoup évolué en quelques mois. Si l'informatique mobile a été synonyme d'ordinateur portable, ce n'est plus le cas aujourd'hui : des machines moins puissantes mais plus légères se révèlent suffisantes dans bien des cas.
A condition d'avoir une connexion Internet.
En dehors de la consultation de base de données ou de l'utilisation d'outils spécifiques (IMC, Cockroft, Fagerström, surface cutanée...) disponibles sur PDA, la grande majorité des autres fonctions souhaitées concerne en effet l'accès au courrier électronique, au Web, à un Intranet, etc.

Les smartphones « classiques »
La plupart des outils permettant de disposer de ses informations à distance sont sur un mode dit « pull » : il faut « tirer à soi » les information pour qu'elles arrivent. Il est nécessaire de demander à recevoir le courrier électronique en se connectant au serveur régulièrement. De même, l'agenda est synchronisé avec l'ordinateur du bureau avant de partir et en revenant au cabinet du bureau par la connexion du terminal à l'ordinateur.
L'iPDA 2003 et le Tréo 600 fonctionnent sur ce mode. Clairement issus du monde des assistants personnels, ces deux modèles sont deux représentants des PDA sous Windows mobile (iPDA 2003) et sous PalmOS (Tréo 600) dont ils reprennent toutes les caractéristiques en plus de la fonction téléphonie qui a été ajoutée. Leur ergonomie ne choquera donc pas les habitués de ces systèmes classiques. Au programme : large écran tactile couleur, fonctions multimédias et bureautiques ainsi qu'une importante logithèque.
Sur le plan téléphonique, ces deux terminaux sont des tribandes compatibles avec la norme Gprs. Par ailleurs, ils intègrent tous deux la technologie Bluetooth permettant une connectivité sans fil.
Enfin, ils offrent des possibilités d'extension via un emplacement pour une carte d'extension qui peut accueillir une carte Sdio (mémoire additionnelle, GPS, appareil photo, etc.). Le modèle de PalmOne intègre déjà un appareil photo qui permet de prendre des images de type VGA (640 x 480). A noter la prochaine arrivée du SGHi700 de Samsung, premier PDA Phone de la marque sous Pocket PC.

BlackBerry, la relève par le « push »

La société américaine RIM (Research In Motion) est spécialisée dans la fourniture de services de communications mobiles. Son offre BlackBerry inclut technologie, logiciels et matériels.

L'intérêt de BlackBerry est de permettre une communication sur un mode « push », c'est-à-dire que l'on ne va plus chercher les informations, mais elles sont « poussées » en temps réel vers le terminal. Appliquée aux fonctionnalités classiques, cette technologie permet d'éliminer les manipulations fastidieuses de synchronisation avec l'ordinateur du cabinet. En outre, cela permet d'avoir un agenda synchronisé en permanence avec celui du cabinet ou de l'hôpital. Ainsi, les rendez-vous pris par la secrétaire pendant les déplacements sont répercutés sur le terminal et l'on peut ainsi s'organiser en conséquence.

Les opérateurs Orange et SFR proposent tous deux dans leurs catalogues le terminal BlackBerry 7230.

La technologie BlackBerry permet deux types de services. Le premier, BlackBerry Enterprise Server, permet de rester connecté à un serveur tel que ceux utilisés dans les hôpitaux (Microsoft Exchange, Lotus Notes). Ce service permet non seulement de bénéficier de ses mails et agendas en temps réel mais aussi de se connecter à l'Intranet de l'hôpital et d'accéder à toute la base de connaissance qui s'y trouve.

Le deuxième type de service, appelé BlackBerry Web Client, a été mis en service plus récemment. Il est orienté vers les utilisateurs n'ayant pas de serveur de messagerie hébergé par un serveur d'entreprise. Il est donc tout à fait adapté aux médecins appartenant à des petites structures (cliniques, cabinets de groupe) et qui veulent rester en contact avec leur secrétariat.

Le terminal proposé par RIM est d'un design assez austère mais fonctionnel. Ici, pas de multimédia, pas de Bluetooth, pas d'appareil photo. En revanche, les pièces attachées, qu'elles soient du type Word, Excel, Powerpoint ou Acrobat peuvent être visualisées.

Seul regret : de par sa largeur, il semble destiné aux grandes mains. De plus, la navigation dans les menus n'est pas un modèle d'ergonomie.

Mais l'offre de RIM ne s'arrête pas à ses propres terminaux. Des licences sont en effet proposées aux constructeurs qui veulent s'associer à cette technologie. Ainsi, Siemens commercialisera prochainement un smartphone intégrant la technologie BlackBerry. De même, PalmSource, société éditrice du système PalmOS, a annoncé en mai dernier que la disponibilité prochaine de BlackBerry Connect pour PalmOS.

On peut donc s'attendre, et ce dans un futur proche, à la multiplication des terminaux offrant des possibilités étendues de communication.