Sébastien Foucras, vous êtes vice-champion olympique de saut acrobatique à Nagano. Nous sommes à quelques semaines des prochains jeux olympiques (du 8 au 24 février) ? Y participerez-vous ?
SEBASTIEN FOUCRAS
Non. Comme souvent après les jeux Olympiques, toute une génération de skieurs s'est arrêtée. Ça été le cas pour moi après Nagano.
Quelles sont les chances de l'équipe de France à Salt Lake City ?
Pour le saut, il n'y a pas eu une relève immédiate et, aujourd'hui, je pense qu'il faudra un exploit pour avoir une médaille olympique. En revanche, les chances de l'équipe de France olympique sont nombreuses : je pense notamment à Frédéric Covili, Sébastien Amiez, Pierrick Bourgeat, Karine Ruby, Christelle Saïoni ou encore Raphaël Poirée, Marina Anissina et Gwendal Peyzerat, Bruno Mingeon.
Le partage des expériences
Et quelles sont vos réflexions sur le développement de votre sport ?
Aujourd'hui, dans le saut acrobatique, il manque un programme de détection des jeunes acrobates formés sur du long terme. Mais cela demande du temps (environ deux olympiades), des moyens financiers et des hommes pour s'en occuper.
Et pour le ski dans son ensemble ?
Je pense qu'il faut étoffer le réservoir des jeunes et bénéficier des leaders qui sont en place ; ils permettent d'être des points de comparaison et c'est ensuite plus facile pour eux de côtoyer le haut niveau. Pour cela, il faut favoriser le partage des expériences : c'est l'ambition d'Alizeum Sport. Nous sommes devenus pointus dans les domaines techniques, physiques et mentaux et nous n'avons jamais exploré le domaine de l'expérience ! Je suis sûr qu'il permettra aux sportifs de progresser davantage.
Mais pour moi le ski dans son ensemble va bien : à preuve, la saison dernière a été riche en résultats dans presque toutes les disciplines.
N'est-il pas difficile, après avoir été sportif de haut-niveau, de vivre la compétition en tant que spectateur ?
Non, ce n'est pas difficile parce que cela a été un choix. La haute compétition demande un investissement physique et psychologique trop contraignant lorsque l'on veut rester leader et, comme je ne souhaitais pas connaître l'échec, j'ai décidé d'arrêter en 1998.
Tout de même, l'adrénaline du sport de haut niveau ne vous manque-t-elle pas ?
Ce qui manque le plus, c'est la joie d'une grande victoire comme ma médaille aux JO. Aujourd'hui, dans la société Alizeum Sport, je retrouve beaucoup de similitudes, des valeurs et des sensations communes : sensations de stress, d'échec et de réussite, de remise en question, d'objectifs à atteindre, de ténacité. En bref, le sport de haut niveau a été mon école de l'entreprise !
Serez-vous toutefois aux JO de Salt Lake City ?
Mon emploi du temps ne me permet pas de me libérer. Nous organisons des opérations événementielles à cette période.
En tant que chef d'entreprise, vous organisez la 4° édition du Trophée d'hiver des professions de santé. Pourquoi avoir choisi le créneau de l'industrie pharmaceutique ?
Pendant cinq ans, Nestlé Clinical Nutrition était mon partenaire. J'ai appris à connaître ce milieu à leurs côtés ainsi qu'à ceux de Benoît Eycken, directeur associé de l'agence, qui dirige aussi l'agence de communication médicale Alizeum et est l'ancien directeur marketing d'un laboratoire. Il connaît donc très bien le secteur de la santé. On a alors décidé d'organiser le I° Trophée d'hiver dans un milieu que l'on connaissait. Aujourd'hui, nous en sommes déjà à la 4° édition et nous sommes fiers de compter de plus en plus de participants.
Dix champions
Est-ce juste une compétition de ski comparable à tant d'autres ?
Non. Pour plusieurs raisons. Nous avons voulu organiser des disciplines originales : c'est une compétition par équipe, en relais, accessible à tous.
La particularité et le caractère exceptionnel du Trophée résident surtout dans la venue de dix champions médaillés olympiques d'hiver et d'été. Tous les participants se rappellent les conseils avisés de Fabrice Guy, champion olympique de combiné nordique, des techniques de slaloms distillées par Adrien Duvillard, vainqueur d'une Coupe du monde de ski alpin, ou de la technique d'amorti dans les bosses expliquée par Candice Gilg, championne du monde de ski de bosses.
Les compétiteurs pourront aussi se confronter aux champions d'été qui ne sont pas tous experts en ski. C'est toujours agréable de voir notamment Pascal Gentil, champion du monde de tae kwon do en raquettes, de rire des facéties d'Olivier Girault, champion du monde de handball, et des chutes acrobatiques d'Eric Poujade, vice-champion olympique de gymnastique en 2000.
De nombreuses surprises seront au rendez-vous lors de la 4° édition avec, nous l'espérons, des compétiteurs toujours aussi sympathiques. D'autres champions, d'autres talents, d'autres personnalités mais toujours les mêmes valeurs : esprit d'équipe, compétition et convivialité seront les ingrédients du 4° Trophée.
Enfin, nous avons aussi prévu, pour les passionnés de ski, de prolonger leur séjour à la Plagne du 17 au 23 mars.
Préparation et maîtrise
Quels sont vos conseils pour nos lecteurs qui vont partir faire du ski ?
Tout d'abord, même si la montagne est un formidable terrain de jeu, préparez-vous avant votre séjour physiquement mais pensez aussi à votre hygiène alimentaire. A la montagne, le café au petit déjeuner ne suffit pas... Il se doit d'être copieux. Pour faire du sport et résister au froid, n'oubliez pas aussi de vous hydrater car l'air est plus sec. Dernier conseil : comme sur la route faites attention aux autres, allez aux vitesses que vous maîtrisez et... pour les premiers sauts périlleux, faites attention à la réception !
La préparation physique est-elle différente avec l'apparition de nouveaux matériaux ?
La préparation physique n'est pas différente mais ces nouveaux matériaux permettent à chacun de s'amuser pleinement et de profiter totalement de ses vacances à la neige ou du 4° Trophée d'hiver des professions de santé....
Quels sont vos autres projets ?
Sur le même concept de compétitions originales par équipes, nous organisons le 1° Trophée d'hiver de l'informatique et nous réfléchissons actuellement à l'organisation du 1° Trophée d'été ouvert à toutes les corporations industrielles auquel, bien évidemment, l'industrie pharmaceutique sera conviée. Nous souhaitons renforcer toutes nos interventions en entreprise : nous développons toujours l'intervention des 70 champions olympiques de notre team : de l'intervention plénière sur les valeurs qu'ils représentent jusqu'au coaching de groupe ou individuel. Et, en nouveauté, nous organisons les Soirées accès champion, qui offrent la possibilité de passer une soirée avec un champion, de le côtoyer dans son sport et de passer une soirée unique avec lui.
Nous avons déjà prévu des soirées football avec Vincent Guérin, golf avec Romain Victor et escalade avec Catherine Destivelle. On peut s'y inscrire en nous contactant.
* Renseignements et inscriptions : tél. 01.45.15.86.65, www .alizeum.com.
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