Au cours de la dernière saison, entre le 1er décembre 2001 et le 31 mai 2002, 44 799 skieurs se sont blessés sur ou en dehors des pistes (contre 44 943 lors de la précédente saison). Et 43 ont trouvé la mort, soit deux de plus que l'an dernier. Malgré les campagnes qui se suivent pour rappeler les amateurs de ski à la prudence, rien ne parvient à casser la courbe des accidents.
Selon les indicateurs fournis par le Système national d'observation de la sécurité en montagne (SNOSM), les accidents les plus graves sont majoritairement déplorés en hors-piste, avec 33 décès, dont 22 sous des avalanches et 11 à la suite de traumatismes.
Sur les domaines skiables, le nombre des blessés a augmenté de 5,6 % d'une saison sur l'autre. Et sur les trois dernières années, la dégradation moyenne annuelle s'est élevée à 2,8 %. Carton rouge pour le snowboard, qui enregistre sur la même période une augmentation des accidents de 9,5 % l'an.
Un guide en français ou en anglais
Commission de la sécurité des consommateurs (CSC), ministères des Sports et de l'Intérieur, secrétariat d'Etat aux PME, ainsi que 70 stations de montagne se sont associés pour la quatrième année consécutive afin de lancer la désormais traditionnelle campagne nationale de prévention des accidents de ski.
Disponible dans les stations à partir des vacances de Noël, édité à 1,2 million d'exemplaires en français et 320 000 exemplaires en anglais, le nouveau mémento sécurité est titré « Pour que la montagne reste un plaisir ».
Ce livret convivial s'adresse à tous les publics et rappelle les conseils essentiels pour se repérer en montagne, adopter le bon comportement avant de se lancer sur les pistes et en dehors des pentes damées.
Trois chapitres se suivent :
- « Préparez vous à l'effort », pour rappeler les conseils de bases avant de se lancer sur les pistes (vérifier qu'on est correctement assuré, s'informer auprès de la météo, s'hydrater et s'alimenter correctement, s'échauffer, faire vérifier ses fixations, porter un casque adapté et des lunettes protectrices (indice 4).
- « Soyez vigilants et respectez les autres » (toujours veiller aux skieurs situés en aval, garder la maîtrise de sa vitesse et de sa trajectoire, ne pas stationner n'importe où, respecter la signalisation des pistes, les règles de sécurité des téléskis, porter assistance et alerter les secours en cas d'accident).
- La troisième partie, qui s'adresse aux amateurs de hors-piste, s'intitule carrément « Sachez renoncer » : s'informer sur les risques d'avalanche, recourir à des moniteurs professionnels, choisir un itinéraire adapté à son niveau technique et physique, s'équiper d'un appareil de recherche de victimes d'avalanches ARVA, d'une pelle et d'une sonde, ne pas suivre n'importe quelle trace, ne passer qu'un skieur à la fois lorsqu'il y a doute sur la stabilité de la couche neigeuse et, enfin et surtout, renoncer dès que les conditions deviennent incertaines.
Pour ceux qui n'auraient pas bien lu leur mémento, un film vidéo de sept minutes sera diffusé en boucle sur les écrans télé de l'Ecole de ski français ainsi qu'aux remontées mécaniques. Il vise en particulier les adolescents et les jeunes adultes. Des spots radio sont programmés sur les stations locales et des opérations de diffusion de la brochure au départ des trains à Paris seront organisées.
15 000 ruptures de LCA chaque année
Deux campagnes valant mieux qu'une, les skieurs sont les destinataires d'une autre croisade pour la sécurité des neiges, à l'initiative, celle-là, de l'assurance-maladie, du ministère de la Santé et de l'Association des médecins de montagne. Une campagne sous forme de spots télévisés (diffusés du 6 au 22 décembre sur les chaînes nationales) et d'un dépliant distribué chez les spécialistes de matériels de ski et dans les offices de tourisme. A ski, faire régler ses fixations par un professionnel, c'est éviter les risques d'entorse, rappelle cette campagne. Quinze mille personnes sont en effet victimes chaque année de la forme la plus grave de l'entorse, la rupture du ligament croisé antérieur (LCA). Parmi ces victimes, on compte notamment des femmes de plus de 25 ans, qui ont un risque trois fois et demi supérieur à celui des hommes. Or, selon les concepteurs de cette campagne, près d'une entorse du genou sur deux (43 %) est la conséquence d'un mauvais réglage des fixations ; une norme AFNOR définit ce réglage selon le poids, la longueur de la semelle de la chaussure, le sexe et le profil du skieur. La vérification du réglage doit être, bien entendu, renouvelée à chaque saison. Elle ne dispense pas d'une bonne préparation physique : séances de musculation, course à pied, natation ou vélo, tous sports qui permettent de se prémunir contre ce type de traumatisme.
L'enjeu en termes de santé publique est important : la rupture du LCA peut entraîner une instabilité persistante du genou qui peut évoluer rapidement vers une arthrose de l'articulation. Ces lésions nécessitent souvent une intervention chirurgicale et une longue période de rééducation.
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