COMME l'a rappelé le Dr Claude Payen-Champenois (BMS), Upsa et BMS ont déjà à leur actif une longue série d'enquêtes en rhumatologie : Antigone, Arthroscan, Lomboscan et aujourd'hui ThéOprAt, soit, au total, plus de 10 000 médecins consultés.
La dernière de ces études, ThéOprAt, avait pour objectif de cerner les attentes des différents acteurs de la prise en charge de l'arthrose.
On retiendra de ces données que 72 % des médecins jugent la prise en charge et le suivi de l'arthrose difficile et chronophage ; 78 % d'entre eux pensent qu'un programme adapté pourraient améliorer cette prise en charge au long cours, notamment en luttant contre l'incompréhension par les patients de l'importance des moyens non pharmacologiques. De leur côté, les patients estiment, pour 52 % d'entre eux, qu'ils manquent d'informations. Les patients demandent aussi plus de considération de la part de l'entourage.
Ces chiffres montrent qu'il existe un réel besoin d'information et de formation des médecins et des patients sur l'arthrose. Un besoin qui existe aussi chez les pharmaciens, d'autant que 22 % des patients leur demandent des conseils non médicamenteux et 40 %, des conseils médicamenteux.
Un fardeau pour la santé publique.
Ces besoins sont d'autant plus cruciaux, souligne le Pr Bernard Mazières, que l'on compte 10 millions d'arthrosiques en France, la moitié d'entre eux souffrant beaucoup de leur maladie. L'arthrose, c'est aussi la troisième cause d'incapacité totale ou partielle en France, 13,4 millions de consultations par an, 118 000 prothèses de hanches ou de genoux... Le coût total de l'arthrose étant passé de 1 milliard d'euros en 1993 à 1,6 milliard d'euros en 2003.
En outre, comme l'a souligné le Dr Alain Benhaïm, généraliste à Paris, l'arthrose est trop souvent vue par les patients comme une fatalité liée à la vieillesse. Or, s'il n'existe pas de traitement curatif, on dispose de moyens efficaces pour améliorer les symptômes, la mobilité et la qualité de vie, ce qui exige l'adhésion du patient et une bonne observance.
Un programme pratique.
Partant de ce constat, poursuit le Pr Bernard Mazières, nous avons conçu le programme ThéOprAt dans un objectif pratique, afin de transformer une pathologie de résignation en une pathologie d'implication. Cela, en utilisant des outils adéquats pour informer, suivre et impliquer les patients : livret de formation, aide à la consultation, fiche patients et carnet de suivi patients.
Comme on l'a dit, tout ce programme s'articule autour de six verbes qui sont les six piliers de la bonne prise en charge non médicamenteuse de l'arthrose : comprendre (la physiopathologie), observer (le patient), bouger (en insistant sur le fait qu'un exercice physique raisonnable n'est pas délétère, mais bénéfique), amortir (avec, notamment, le bon choix des chaussures et semelles), protéger (là encore, en préservant une activité physique) et, enfin, alléger (en rééquilibrant la ration alimentaire et en luttant contre le surpoids qui est incontestablement un facteur de risque de survenue et de progression de l'arthrose du genou).
Tout cela demande beaucoup de temps, reconnaît le Pr Bernard Mazières, mais, à ce niveau, des outils peuvent considérablement aider le praticien. Il faut aussi, conclut-il, être soi-même convaincu du bien-fondé des messages que l'on délivre. Ainsi, il a reconnu qu'il lui a fallu du temps pour admettre totalement l'importance de la perte de poids, mais qu'aujourd'hui il a fait siennes les conclusions d'études qui montrent que, quand on fait maigrir un arthrosique de 10 %, on améliore de 15 % sa symptomatologie douloureuse. « Certains diront que c'est peu mais, pour un malade qui souffre, c'est déjà beaucoup. »
Conférence de presse BMS-Upsa.
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