LE QUESTIONNAIRE HIT, simple et efficace, fait écho aux nouvelles recommandations de l'Anaes de 2003 identifiant le handicap fonctionnel, la comorbidité psychiatrique et la consommation médicamenteuse comme les trois éléments clés de l'évaluation du patient migraineux.
HIT est une adaptation version courte de quatre des échelles antérieures, et essentiellement de deux d'entre elles, la Migraine Disability Assessment (Midas) et la Migraine Specific Quality of Life (MSQoL). Le questionnaire est bref et précis, en six questions, pouvant être effectué en une minute. Les trois premières questions portent sur la crise en elle-même, les trois dernières sur le retentissement cognitif et sur l'humeur. Validé en vingt-huit langues, il est disponible en français. Aisé à utiliser par le patient car très intuitif, il l'est également pour le médecin. Celui-ci peut mesurer le retentissement fonctionnel selon un score global de 36 à 78 tout en classant le patient en quatre grades de gravité croissante : de 36 à 49 : pas ou peu d'impact fonctionnel ; de 50 à 55 : impact fonctionnel moyen ; de 56 à 59 : impact fonctionnel important ; de 60 à 78 : impact fonctionnel majeur.
Une étude réalisée sur un effectif de 696 patients consultant en médecine générale a montré que si le diagnostic de migraine est corrélé au retentissement fonctionnel, ce n'est pas le cas de la prise en charge thérapeutique.
Grim 2000 pour l'épidémiologie.
Par ailleurs, les résultats de l'étude Grim 2000, épidémiologie de la migraine et son impact socio-économique, ont été exposés par le Pr Patrick Henry (CHU de Bordeaux) et le Dr Christian Lucas (CHRU de Lille). Tout d'abord, la migraine reste relativement stable en 2000 à 8,2 % en France chez les plus de 15 ans, versus 12,1 % en 1990 avec Grim 1, dont elle est la suite logique ; avec, comme seule modification d'analyse, une évaluation supplémentaire concernant le désordre migraineux ou « migraine disorder », pathologie correspondant à tous les critères IHS de 1988 sauf un. La prévalence de cette dernière a été mesurée à 9,1 %. Or une étude récente (2003) du Dr Lantéri-Minet laisse penser que le désordre migraineux, devenu migraine probable dans la révision de la classification IHS 2004, est un aspect phénotypique de la migraine et non une entité distincte. Ce qui ferait grimper la prévalence globale de la migraine à 17,3 %.
Les céphalées en trois sous-groupes.
Grim 2000 a également mesuré sur six mois les dépenses de santé des céphalées en comparant trois sous-groupes : céphalées chroniques quotidiennes (CCQ : 151 sujets), céphalées épisodiques non migraineuses (455) et migraines (870). Le coût total des céphalées en France s'élève à 3 milliards d'euros, soit 0,2 % du PIB. Il existe une relation significative entre la gravité fonctionnelle des céphalées et les dépenses engagées. Il apparaît très clairement que la plus grande partie des dépenses de santé est attribuée aux CCQ : 1,9 milliard d'euros contre 1,044 milliard pour la migraine. Les CCQ représentent les dépenses les plus élevées de consultation, de pharmacie, de laboratoires et surtout d'hospitalisation. Or elles représenteraient une population de migraineux mal pris en charge, ne bénéficiant que trop rarement de traitement de fond, engendrant chronicisation avec surconsommation médicale et médicamenteuse. Mieux évaluer le retentissement fonctionnel de la migraine permettrait non seulement de réduire les dépenses de santé, mais également de mieux soulager les patients.
Conférence de presse des Laboratoires GSK.
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