Au récent congrès de la société américaine de chirurgie métabolique et bariatrique, un chirurgien californien, Ninh T. Nguyen (Irvine), a énoncé les six facteurs préopératoires prédictifs d’un décès hospitalier après une intervention à visée bariatrique. Avant de les décrire, il ajoutait que malgré l’existence de ces facteurs de risques, il s’agit bien d’une intervention particulièrement efficace et de très faible danger. « La chirurgie bariatrique est plus sûre qu’elle ne l’a jamais été. »
Les cinq premiers éléments de moins bons pronostic sont : le type d’intervention (court-circuit ou anneau gastrique) ; la voie d’abord, laparoscopique ou à ciel ouvert ; le sexe du patient ; l’âge et, enfin, l’existence d’un diabète de type 2. Le dernier facteur ne concerne guère les patients français, il s’agit du type de couverture sociale, privée ou d’état. La présence d’au moins un de ces éléments majore le risque de décès avant la sortie de la structure hospitalière.
Cette liste a été établie à partir de l’analyse de plus de 105 000 dossiers de patients opérés entre 2002 et 2009. Il s’agissait de femmes dans plus de 80 % des cas et de 75 % de Caucasiens. Un court-circuit gastrique laparoscopique a été réalisé dans 45 % des cas, par laparotomie dans 41 % des cas et un anneau était posé en laparoscopie chez 14 % des sujets. La mortalité globale était de 0,17 %.
Le risque de décès hospitalier pour chacun des facteurs a été calculé. La laparotomie le multiplie par 5 comparée à la laparoscopie. Il est 5,8 fois plus élevé pour le court-circuit gastrique par rapport à l’anneau. Les hommes ont 3,2 fois plus de risque de décéder que les femmes. Un âge de 60 ans et plus multiplie les décès par 1,9 et un diabète de type 2 par 1,6.
Mais il faut se souvenir, insiste le chirurgien californien, que le danger que constitue l’obésité morbide surpasse celui de l’intervention. La chirurgie augmente l’espérance de vie de 89 % et réduit le risque de décès de 30 à 40 %.
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