De notre correspondant
L E groupe de 34 médecins a d'abord sérié les questions pour ne pas être dépassé par le foisonnement d'informations qu'on trouve sur les sites santé, pas toujours au profit du patient. Il s'est donc concentré sur quatre pathologies : le cancer du sein, l'asthme de l'enfant, la dépression et l'obésité. Les sites examinés étaient en anglais ou en espagnol.
Les chercheurs ont comparé les informations fournies par les 24 sites sur ces quatre maladies à des protocoles qu'ils ont eux-mêmes établis et dans lesquels ils ont indiqué ce que tout patient doit savoir. Vingt-cinq pour cent des informations étaient complètement absentes des sites en anglais et 53 % des sites en espagnol. Moins de la moitié des sites en espagnol expliquent par exemple que la mastectomie et l'exérèse de la tumeur accompagnée d'un traitement radiologique sont des traitements équivalents pour le cancer du sein à son stade initial.
Dans l'un ou l'autre des deux langages, peu de sites indiquent qu'une patiente dont la mammographie est négative, mais dont le sein reste suspect (densité des tissus), doit faire l'objet d'examens plus approfondis.
De façon générale, les médecins de RAND ont jugé bonnes les informations fournies par les sites ; ils ont noté toutefois que les sites en anglais contenaient des informations contradictoires. « Mais il s'agit moins d'erreurs flagrantes que de façons différentes de présenter la même information », déclare le Dr Gretchen Berland, qui a dirigé l'étude. Le Dr Berland souligne que pour comprendre le contenu de tous les sites étudiés, il faut avoir le niveau des études secondaires et que, pour la moitié des informations, le niveau universitaire est nécessaire. Pour les sites en espagnol, le niveau des premières années de lycée est indispensable.
Cent millions d'Américains recourent aux sites santé, selon les enquêtes d'opinion collationnées par RAND. Soixante-dix millions seraient influencés par ces sites. Dans leur rapport, les chercheurs estiment donc que, « si les patients font confiance aux sites Internet pour leur santé, les carences de ces sites en matière de communication pourraient avoir une influence négative ». Selon le rapport, la consultation d'un site santé ne doit donc pas remplacer la consultation médicale classique et le recours au médecin traitant demeure plus que jamais inidspensable. Les auteurs ajoutent cependant que les sites santé, avec des améliorations, pourraient effectivement devenir « une source puissante d'informations : il suffit que les opérateurs de sistes tiennent compte des critiques contenues dans ce rapport ».
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