La région est la plus touchée par les infections à VIH après l’Afrique. En 2009, selon le rapport, elle comptait 4,9 millions de personnes infectées. Le chiffre est relativement stable depuis 2005, mais, entre 2001 et 2009, le nombre de nouvelles infections a diminué de 20 %, passant de 450 000 à 360 000. Les progrès les plus spectaculaires ont été réalisés par le Cambodge, l’Inde, le Myanmar et la Thaïlande, avec des grands programmes de prévention à destination de ceux qui vendent ou achètent des services sexuels. Autre avancée, l’accès au traitement : le nombre de bénéficiaires a triplé depuis 2006, pour atteindre 740 000 personnes. Là encore, le Cambodge se distingue, étant l’un des 8 pays au monde à fournir une thérapie à plus de 80 % des candidats au traitement. Reste que, sur l’ensemble de la région, ce sont plus de 60 % des personnes atteintes qui ne sont pas traitées.
Chez les enfants, si les nouvelles infections ont baissé de 15 %, les actions de prévention mises en œuvre sont à la traîne par rapport à la moyenne mondiale, notamment en Asie du Sud.
Le rapport relève également que l’épidémie peut se propager même dans les pays où la prévalence était relativement faible. C’est le cas des Philippines, avec une propagation rapide de l’infection chez les consommateurs de drogues injectables (de 0,6 % à 53 % entre 2009 et 2011 dans la ville de Cebou) ou chez les hommes ayant des rapports avec les hommes (la prévalence de l’infection est estimée à 5 % à Manille et Cebou).
Stigmatisation.
Dans toute la région, les programmes de prévention peinent à atteindre les populations les plus à risques (acheteurs et vendeurs de services sexuels, consommateurs de drogues injectables, hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et personnes transgenres), en particulier les moins de 25 ans. En outre, les séropositifs sont toujours souvent victimes de stigmatisation et de discrimination et, souligne le rapport, 90 % des pays de la région conservent des lois et des politiques répressives qui barrent l’accès aux prestations vitales liées au VIH.
Le financement des actions n’est pas le moindre problème. Si la Chine, la Malaisie, le Pakistan, Samoa et la Thaïlande financent l’essentiel de la lutte contre le sida, de nombreux pays dépendent largement des apports extérieurs. En 2009, 1,1 milliard de dollars ont été alloués dans 30 pays, soit le tiers seulement de ce qui serait nécessaire pour l’accès de tous aux soins. Et l’aide internationale va diminuant. Act Up-Paris le déplore dans un communiqué, mettant aussi en cause « un front antigénériques décomplexé » que mèneraient l’Union européenne et les États-Unis, par l’intermédiaire d’accords bilatéraux ou multilatéraux.
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