« Après l'espoir, la colère. » L'association Solidarité sida donne le ton de sa campagne 2003. Lancée à l'occasion du G8 par la mise en place symbolique d'un cimetière humain sur le Champ de Mars, la campagne « Des jeunes en colère » se poursuivra ce week-end par le festival Solidays sur l'hippodrome de Longchamp, à Paris. Cette quatrième édition entend encore une fois faire la preuve de la capacité de mobilisation de la jeunesse autour d'un thème fort comme celui du sida.
Comme chaque année, l'aspect festif sera au rendez-vous de ces deux journées, avec près de quarante concerts et des musiciens de toute tendance (de Jean-Louis Aubert à Laurent Voulzy, en passant par les légendes du funk ou du hip-hop... et un grand concert rock le samedi soir), mais aussi la présence de jongleurs ou d'acrobates et autres animations ludiques ou sportives.
Cependant, affirment Gilles Masson et Luc Barruet, respectivement président et directeur fondateur de Solidarité sida, « l'heure est grave. Nous n'avons pas le cœur aujourd'hui à nous étendre sur les motifs de satisfaction de notre festival ou les surprises et les nouveautés de l'édition 2003. Tout ça nous paraît bien futile à la vue de ce qui se passe sur la scène internationale ».
Dix secondes, c'est le temps nécessaire au VIH pour faire une nouvelle victime. Près de 42 millions de personnes sont touchées dans le monde. Seulement 5 % d'entre elles ont accès aux traitements antirétroviraux. Les chiffres sont connus de tous et les solutions existent pour enrayer la catastrophe sanitaire qui se profile à l'horizon, surtout dans les pays du Sud. « L'accès aux soins est un droit fondamental, inscrit notamment à l'article 25 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi qu'à l'article 12 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies, ratifié à ce jour par 146 pays », rappelle l'association. Les textes fondateurs et les déclarations solennelles vont bien dans le sens d'une responsabilité des Etats en matière de droit à la santé, cependant, déplore Solidarité sida, la situation actuelle témoigne du non-respect de ces principes : « Les promesses d'investissements financiers n'ont pas été tenues, l'accès aux traitements dans les pays en développement est toujours bloqué à l'OMC. » La logique commerciale « liberté du commerce et règles de la propriété intellectuelle » prime sur celle du respect du droit à la santé.
112 associations, dont 32 étrangères
Le festival, comme les états généraux de l'association qui se sont déroulés le 30 juin à l'hôtel de ville de Paris, profitera de la présence de plus d'une trentaine d'associations étrangères (Ukraine, Kazakhstan, Kenya, Bénin, Chine, Cuba ...), pour sensibiliser le public sur les combats actuels et interpeller les gouvernements du Nord et du Sud et les institutions internationales quant à leur responsabilité.
En dehors des causeries, débats et rencontres avec les 112 associations du village associatif, les visiteurs pourront découvrir l'espace santé avec ses 6 tentes réparties sur plus de 1 000 m2. En partenariat avec le forum Giga la vie de l'institut des Hauts-de-Seine, il aborde différents thèmes - le sida, la sexualité (dans des cabines de consultation), la prévention des toxicomanies ou l'hygiène - et propose de nombreux dépistages : cardio-vasculaire, dentaire, auditif ou visuel. Plus de 200 professionnels de santé (médecins, gynécologues, infirmières) seront là pour encadrer le parcours et répondre aux questions des 100 000 festivaliers attendus.
* Tél. 01.53.10.22.22, www.solidays.com.
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