La patente des médecins mobilisés
Une délégation de la Société Cenrale et de l’Association générale de smédecins de France s’est présentée à la direction des contributions directes au ministère des Finances pour exposer la situation des médecins mobilisés au point de vue de leurs patentes pour les exercices 1914 et 1915.
Il a été répondu à cette délégation:
- Aucun dégrèvement n’est possible pour l’exercice 1914
- Les médecins mobilisésayant leur résidence habituelle à Paris ne figurent pas sur le registre des patentes pour l’exercice 1915 et pour la période des hostilités seulement.
- Les médecins de province mobilisés pour lesquels le recensement est actuellement terminé devront adresser au directeur des contributions directes une demande en décharge qui sera dans tous les cas accueilli favorablement.
Nous avons peine à croire que cette réponse soit définitive tant elle blesse les règles les plus élémentaires de l’équité.
Le ministre des Finances est à la fois trop bon comptable et trop bon patriote pour ne pas comprendre que l’Etat ne peut légitimement demander à des médecins ayant abandonné leur clientèle pour aller au feu de payer un impôt dont l’objet ne saurait se concilier sans l’existence de cette dite clientèle.
Celle-ci étant retirée, l’impôt doit l’être également. « Donner et retenir ne vaut », dit justement un vieux brocard de basoche. (In Gazette médicale de Paris 1915)
Les médicaments importés d’Allemagne
Ces jours passés à l’Académie de Médecine, M. le Pr Robin faisait une communication des pkus intéressantes « à propos des médicaments importés d’Allemagne en France ».
Les Allemands, disait-il en substance, ont eu le talent de prendre un certain nombre de médicaments les plus usuels, de leur donner des noms de fantaisie et de les imposer, sous cette dénomination nouvelle, à notre attention. Or, d’une part, beaucoup de ces médicaments ont été découverts en France. D’autre part, il n’ya pas seulement une question de prioroté et de concurrence; le mal se double d’une augmentation formidable du prix de ces produits que nous payons couramment sous leur nom allemand, dix fois au moins leur valeur. C’est un tribut annuel de plusieurs millions que nous payons bénévolement à l’Alemagne pour ces médicaments dont la plupart sortent de nos laboratoires, et cependant on ne peut attacher aucune valeur légale aux marques commerciales qui les caractérisent. L’heure apparaît propice à se débarasser de cet impôt inacceptable. Il faut que médecins et pharmaciens français renoncent à la prescription et à la délivrance de ces produits. C’est un devoir absolu qui s’impose à eux.
Cette communication de l’éminent professeur, la chose ne fait point doute, répond à une très juste préoccupation de l’heure présente.
De divers côtés, du reste, médecins et pharmaciens ont déjà commencé à s’en préoccuper et à rechercher les moyens d’apporter remède à une situation qui cause à notre pays un si grand préjudice.
C’est ainsi, en particulier, que voici déjà plusieurs semaines le Syndicat des pharmaciens de la Gironde, que le Syndicat de smédecins de la Loire ont entrepris une campagne de boycottage contre les produits allemands et ont, dans ce but, fait placarder des affiches indiquant les principaux produits d’origine allemande qu’il importe de remplacer par des produits français préparés dans nos laboratoires. C’est ainsi que le groupement des pharmaciens de Rouen et de la région rouennaise a invité tous les pharmaciens de France à se refuser désormais à vendre les spécialités et les eaux minérales allemandes et austro-hongroises, et que, plus récemment, le président du Syndicat des médecins de l’arrondissement de Beaune et vice-président de l’Union syndicale des médecins de la Côte-d’Or, a adressé à tous les membres de son syndicat une circulaire les invitant à ne jamais recommander les produits médico-pharmaceutiques et alimentaires austro-allemands,
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