Le rôle de la presse médicale dans les questions de déontologie
M. le Dr Edmond Vidal, rédacteur en chef des « Archives de thérapeutique » vient de faire remarquer comment peu les représentants pour ainsi dire officiels de la presse médicale se sont intéressés jusqu’à ce jour aux questions professionnelles. En dehors de quelques Bulletins de sociétés ou de syndicats, bien peu de journaux ou revues abordent ces questions, pourtant d’intérêt vital pour tous. Ils s’en tiennent à la publication d’articles de science pure sans paraître songer que le médecin ne vit pas seulement de science et que quelques conseils de savoir-vivre professionnels feraient bien aussi son affaire. Quelques articles de déontologie sont bien de temps à autre publiés. Mais ils n’ont qu’un succès de curiosité, et, restant isolés, ne sont en rien utiles à la masse médicale. Une campagne initialement menée par tous les journaux médicaux à l’instigation des Associations de presse parviendraient certainement à amener un mouvement en faveur de ces questions trop délaissées jusqu’à ce jour.
Le Dr Edmond Vidal émet donc le vœu qu’ à côté des comptes-rendus des sociétés savantes chaque journal fasse une large part aux comptes-rendus des sociétés professionnelles en y adjoignant fréquemment des articles de déontologie. En ynvoyant revenir souvent les mêmes questions, le médecin s’y interessera davantage et n’oubliera plus que, s’il a des devoirs envers lui-même et envers ses clients, il en a aussi envers ses confrères, devoirs qu’il doit bien connaître afin de bien les remplir.
Médecins de campagne: préférez les voitures à cheval aux voitures à pétrole
Nous croyons de notre devoir de protester contre certaines réclames publiées par quelques journaux médicaux à propos des automobiles car elles sont de nature à fausser complètement l’étude de la question, en ce qui concerne l’utilisation de ces véhicules dans la pratique médicale.
Ces réclames tendent, en effet, à démontrer que, dès l’heure présente, cela revient moins cher de se servir d’un coupé automobile, coûtant 8500 francs (rien que ça) que d’une voiture à cheval et, pour y parvenir, elles établissent des devis qui, en réalité, sont absolument fantaisistes.
On y lit, par exemple, qu’une automobile doit s’amortir en 10 ans ! Or, après trois ans de service, l’automobile actuelle n’est bonne qu’à mettre au vestiaire ! Par suite, l’amortissement doit avoir lieu en trois ou quatre ans, et non pas en dix!
On y lit encore qu’un cheval doit s’amortir en cinq ans, s’il a été acheté plus de 1000 francs. Nouvelle erreur: un cheval jeune, susceptible decouter 1200 à 1500 francs, n’est pas usé en cinq années, même en ville ! Tous ceux qui connaissent les chevaux de médecins le savent bien!
De plus, les dits prospectus ne font allusion dans leurs devis qu’aux voitures travaillant à la ville et laissent croire que les mêmes chiffres sont applicables à la campagne. Nouvelle erreur, celle-là colossale ! Car, à la campagne, les meilleurs chevaux coûtent moins de 1500 francs, les plus beaux cabriolets moins de 1500 francs, etc. Et, surtout, une écurie ou une remise n’atteignent jamais 1200 francs de loyer, ni les gages d’un cocher 2400 francs. Pour ce prix là, on pourrait avoir des châteaux comme remises et des docteurs es lettres comme garçons!
Conclusions: ces devis sont des plus inexacts et sont destinés à tromper le public médical. La vérité, la voici. Actuellement ni le médecin de ville et encore moins le médecin de la campagne n’ont un intérêt financier à user de l’automobile. Ce mode de locomotion est toujours des plus onéreux et on peut dire aujourd’hui que l’automobile, à la campagne, coûte deux fois plus cher que le cheval. Et il sera toujours ainsi tant que les voitures à pétrole reviendront à 8000 francs et plus.
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