Les frères ennemis vont en découdre

Sharon face à Netanyahu

Publié le 21/12/2005

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C'EST DONC UNE COQUILLE vide que M. Sharon a abandonnée à M. Netanyahu : le chef du gouvernement a emmené avec lui ses électeurs ; et, en triomphant par défaut, l'aide droite du Likoud perd les militants plus « centristes ». La défaite aux élections est d'autant plus garantie que M. Netanyahu l'a emporté contre Sylvain Shalom, actuel ministre des Affaires étrangères, qui est un modéré. M. Netanyahu, qui n'a pu exister jusqu'à présent qu'en préconisant le contraire de ce que faisait M. Sharon, et plus particulièrement l'évacuation de Gaza, va sans doute faire contre le Premier ministre une campagne électorale sans concessions, en le présentant comme une « colombe » déguisée en défenseur de la sécurité des Israéliens.
Certes, beaucoup de choses peuvent se produire d'ici à la fin de mars, date des élections. Le Hamas a décidé de mettre fin à la trêve et le Djihad ne se prive pas de commettre des attentats. Un acte terroriste particulièrement révoltant suffirait à jeter des milliers d'électeurs dans les bras de Netanyahu. Lequel a démontré quand il était Premier ministre (1996-1999) qu'il ne souhaitait pas passer des accords avec les Palestiniens (il n'a pas appliqué l'accord de Wye) et se retrouve donc aujourd'hui dans le camp des « faucons » les plus endurcis, là où il doit être.
Il fait encore mieux apparaître la métamorphose de M. Sharon dont l'évolution politique a été considérable et qui ne reprendra le pouvoir que pour conclure un accord de paix avec les Palestiniens sur la base de la feuille de route. Les Israéliens ne s'y trompent pas qui accorderont, si tout va bien, une majorité relative à M. Sharon : sa victoire devrait être assez impressionnante et son orientation suffisamment pacifique pour convaincre les travaillistes d'entrer au gouvernement.

> R. L.