Monsieur le Président,
Citoyen-médecin, je m’adresse à votre personne ès qualités de président de la République Française garant de la Constitution Française, à propos du projet de loi « service territorial de santé au public ».
Le projet de loi, donc le texte a été adopté après délibération en Conseil des Ministres, après avis du Conseil d’État a été déposé sur le bureau d’une des deux assemblées, en conformité avec l’article 39 de la Constitution.
Or par lettre du 20 janvier 2015, signée de Madame Touraine, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes réf CAB-FM/IK/Me D15-93, et dans la presse, on peut lire :
« Réécrire les dispositions du projet de loi », et plus loin : « L’ensemble des travaux doit s’engager immédiatement pour faire évoluer les articles du projet de loi concerné. »
On peut même lire que la ministre s’est engagée le 29 décembre dernier (donc, après le 15 octobre 2015 date de l’examen du projet de loi en Conseil des Ministres) avec des organisations syndicales représentatives…
La (ré) écriture porte sur 4 points :
- Le tiers payant généralisé et la dispense d’avance de frais.
- L’organisation territoriale des soins de proximité.
- L’exercice des compétences et des pratiques.
- Le service public hospitalier, la notion de service public et les obligations de service public hospitalier.
Dès lors qu’un membre du gouvernement entend (ré) écrire un projet de loi, ce n’est plus un projet de loi, mais un avant-projet de loi, car le texte n’a pas :
- Reçu l’avis du Conseil d’État.
- Été débattu en Conseil des ministres.
Plusieurs cas de figures.
Premier cas. Le gouvernement entend sincèrement (ré) écrire le texte est alors, le texte déposé devant l’Assemblée Nationale se doit d’être retiré au motif que le texte que le gouvernement entend soutenir n’est pas le texte déposé, le texte déposé ne respectant pas alors les dispositions de l’article 39 du la Constitution Française.
À défaut de retrait, le texte final encourt la sanction du Conseil Constitutionnel au motif de non-respect de la procédure prévue à l’article 39 de la Constitution.
Second cas. Le gouvernement ne retire pas le texte déposé devant l’Assemblée Nationale, alors :
- Le dialogue « voulu » n’est que manœuvres, gesticulations politicardes s’assimilant à des actes dilatoires propres à amener les syndicats représentatifs à retarder leurs actions.
- Le dialogue social dont vous êtes un fervent défenseur s’en trouvera compromis à jamais.
Troisième cas. Le Gouvernement :
- Ayant adopté le 15 octobre 2015 le projet de loi déposé devant l’Assemblée Nationale,
- Maintenant, ne retirant pas le texte,
Force est de constater que Madame la ministre agit en dehors de la politique définie, adoptée par le gouvernement, ceci étant constitutif d’une faute grave devant d’être sanctionnée par son départ du ministère et du gouvernement.
Citoyen, adepte du dialogue social, je sollicite la bienveillance du président de la République, garant de la Constitution Française, qui peut :
- Premier cas, inviter le Gouvernement à retirer le texte déposé à l’Assemblée Nationale au motif que son maintien se ferait en fraude de l’article 39 de notre Constitution dont vous êtes le garant.
- Second, cas, inviter publiquement, au nom de la Constitution Française, le gouvernement à dire clairement qu’il ne modifiera pas le texte déposé devant l’Assemblée Nationale, sauf à porter une atteinte grave à un dialogue social qui vous est cher.
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