Au centre hospitalier d’Argenteuil, le début de l’année 2010 marque une nouvelle étape dans la communication des résultats de laboratoires dans les services de soins. L’établissement a de fait amorcé le déploiement d’un nouveau serveur de résultats, en remplacement de l’existant. Un projet qui contribue à donner un coup de fouet aux processus associés à l’exploitation de cette innovation, devenue un composant à part entière du système d’information hospitalier (SIH). Pour autant, est-elle une priorité pour tous les établissements ?
Au centre hospitalier de Gien, le serveur de résultats est loin d’être la préoccupation du moment. L’établissement, qui est actuellement en phase d’intégration de son dossier patient informatisé, concentre tous ses efforts sur ce chantier. En clair, le serveur de résultats, malgré ses atouts reconnus ici, peut attendre. « Nous y viendrons certainement ; mais pour l’heure, il s’agit avant tout de mener à bien notre projet de dossier patient informatisé qui consomme la majeure partie de nos ressources », explique Jean Rodier, responsable informatique. En opérant de la sorte, cette structure pourra, le moment venu, facilement connecter son futur serveur de résultats à son dossier patient avec pour conséquence une mise à disposition des résultats de biologie dans le dossier de chaque patient.
Une solution qui comporte bien des avantages
Cela dit, en se passant pour l’heure d’une telle technologie qui existe depuis belle lurette, cet établissement se prive de plus d’un avantage : suppression des demandes redondantes, diminution des appels téléphoniques des services vers les laboratoires pour savoir où en sont les demandes d’examens à caractère urgent et par la même occasion, limitation de risques d’erreurs relatives aux résultats recopiés. Autre atout : la dématérialisation des procédures, sources d’économies, sachant que les résultats sont accessibles via un environnement Intranet au sein de l’établissement et en Extranet par la médecine de ville, quand le dispositif existe.
Dans la pratique, un grand nombre de structures hospitalières bénéficient déjà de ces atouts. Certaines depuis plus de deux décennies. Le centre hospitalier d’Antibes-Juan-les-Pins s’est lancé dans l’acquisition de cette technologie au début des années quatre-vingt-dix. Le schéma directeur informatique 1993-1998 la prévoyait comme priorité pour la communauté médicale et le personnel infirmier. Déjà à cette époque-là, l’on parlait d’une possibilité de diffusion des résultats d’examens dans un environnement Intranet. Depuis, le temps a passé et une telle infrastructure est devenue la règle pour une circulation optimisée des données entre laboratoires et services de soins internes. Au centre hospitalier d’Argenteuil, le passage d’un ancien serveur de résultats à un nouveau, en l’occurrence Dxlab de Medasys, confirme la place de l’Intranet dans ce contexte de dématérialisation de l’accès aux bilans biologiques. Plus généralement, la migration vers ce nouvel outil s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation informatique marqué par le passage à la prescription connectée. Depuis le 19 janvier 2010, celle-ci est testée sur deux sites pilotes.
De son côté, le centre hospitalier régional (CHR) de Metz-Thionville qui vient de retenir de nouveaux composants de Medasys, en l’occurrence DxCare et DXImage, utilise d’ores et déjà le serveur de résultats DXLab. L’intégration des outils du même éditeur va faciliter l’harmonisation du système d’information. Il est prévu que les serveurs de prescription et de résultats deviennent communs à toutes les disciplines de cet établissement qui compte au total sept sites, avec plus de 2 000 lits. Avec à la clé, un système de rendez-vous unique : DX Planing.
Passage de la solution propriétaire à la solution éditeur
Si le recours aux serveurs de résultats consacre la généralisation des offres des éditeurs, certains établissements ont par le passé eu recours aux applications en la matière développées en spécifique. C’était le cas, notamment au CHU de Bordeaux. Le groupe d’établissements disposait d’une solution propriétaire au départ. Celle-ci est remplacée depuis un an par la solution d’un éditeur. Mise en production depuis un an, elle est accessible sur les 5 000 postes de travail disponibles dans les services cliniques. À partir d’un portail Intranet, l’utilisateur visualise les résultats des examens transmis par les laboratoires d’analyses. Les premiers mois d’exploitation de cet outil ont été marqués par un fonctionnement relativement poussif. Les temps de réponses étaient sensiblement inconfortables. Comme pour tout projet d’une telle envergure, il a fallu procéder à des réglages techniques et fonctionnels. Aujourd’hui, le serveur de résultats déployé fonctionne dans les meilleures conditions, avec en prime, une bonne intégration avec le dossier patient.
Plus concrètement, l’accès aux résultats peut être réalisé à partir du dossier médical informatisé. En fonction de ses habilitations, le clinicien peut visualiser et récupérer en ligne les données biologiques du patient. Il accède en même temps aux images de la personne concernée. L’affichage historisé constitue un atout pour le professionnel de santé qui peut ainsi procéder à des comparaisons. En complément, l’accès direct au serveur de résultats est également autorisé, sans passer par le dossier patient. Quel que soit le chemin retenu, la recherche de résultats peut être réalisée sur une logique multicritère : type d’examen, nom du patient, etc. En fait, la migration vers la nouvelle solution s’est traduite par des capacités supplémentaires. Outre une visualisation de l’ensemble des données dans un environnement unique, en l’occurrence le dossier patient, la fonction de recherche avancée facilite quelque peu les conditions de travail des utilisateurs. Du reste, le serveur de résultats emprunte également le biais de la mobilité. Ainsi, dans les unités de soins, les professionnels de santé munis d’un chariot assorti d’un poste de travail nomade ont accès aux résultats du patient, au pied de son lit.
Le CHU de Nîmes à la pointe de l’innovation
Tout autre est le choix du CHU de Nîmes. L’an dernier, cet établissement, qui a consacré une partie de son énergie à poser les bases de son dossier patient informatisé, fait de ce composant, un des points d’accès aux résultats d’analyses biologiques traités par ses cinq laboratoires. Pour faciliter la distribution des conclusions de ces différentes structures qui traitent la biochimie, la microbiologie, l’hématologie entre autres, cette structure s’est équipée de Cyberlab, outil édité par le fournisseur Mips. Il a été installé en même temps que la solution logicielle Glims du même éditeur, destinée à la gestion du laboratoire. Le dispositif mis en place offre aux utilisateurs un accès dématérialisé aux résultats biologiques. « À partir du navigateur Internet Explorer, chaque professionnel de santé a la possibilité d’interroger notre serveur de résultats. En fonction de ses droits, il visualise les résultats des patients sur son poste de travail fixe ou sur une tablette PC Wifi », indique Guilhem Rieusset, chef de projets. En fait, il se connecte au dossier patient informatisé qui lui donne accès au logiciel Cyberlab, à partir d’une icône dédiée. Les données sont affichées par date de résultats, les plus récentes étant visibles en premier. L’accès aux analyses est assorti d’un filtre multicritère (nom, discipline, etc.).
Le fonctionnement de Cyberlab est depuis entré dans les mœurs. L'établissement et ses utilisateurs capitalisent sur cet outil qui permet d'optimiser les processus d'accès aux résultats d'analyses. L'actualité relative à cet outil est double. Dans un premier temps, le déploiement de la nouvelle version de Cyberlab. « En passant à la mouture actuelle, nous bénéficions d’une nouvelle ergonomie plus agréable et simple d’utilisation. Mais l’apport le plus important de cette version se situe sur le plan fonctionnel. Désormais, elle permet aux utilisateurs de mieux afficher les résultats textuels sur le poste de travail. À partir d’un URL dédié, ils accèdent à un compte rendu plus dense », explique Guilhem Rieusset. Dans un deuxième temps, le CHU de Nîmes prévoit d’uniformiser l’accès aux résultats des différents plateaux techniques sur Clinicom, pour des raisons d’intégration. En clair, les cliniciens auront à leur disposition deux outils en la matière, Clinicom cohabitant avec Cyberlab.
En dehors de la biologie, le CHU de Nîmes a déployé d’autres dispositifs en vue de gérer ses résultats. Il a par exemple interfacé le logiciel Diamic avec Clinicom. Objectif, optimiser la gestion des résultats d’anapath. Enfin, ce CHU a recours à un serveur d’imagerie de GE sous Centricity, qui alimente également Clinicom. Cet outil intègre tous les résultats recueillis de l’ensemble des modalités (scanner, IRM, etc.). Il a la particularité de disposer de fonctions adaptées à la visualisation des images médicales (contraste, comparaison etc.).
Les différents équipements déployés nécessitent un plan d’aide au changement dans chacun des hôpitaux. Généralement, il s’agit d’actions de formation légère, les outils étant relativement intuitifs. Une réalité confirmée au CHU de Nîmes. Autre constat : les serveurs de résultats conservent généralement en ligne l’historique des donnes produites. Se pose alors la question de la volumétrie croissante à gérer. À Nîmes, l’on reconnaît n’avoir pour l’heure mis en place aucune politique de gestion des stocks restrictive. En biologie, la question se pose de plus en plus. Il en va différemment pour l’imagerie, le choix étant de conserver les deux dernières années en accès rapide, le reste bénéficiant d’un archivage légal sur des serveurs CAS.
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