Miroir du travail et des problèmes qui se posent sur le terrain aux associations de lutte contre le SIDA, les Rencontres interassociatives nationales qu'Ensemble contre le SIDA* vient d'organiser à Paris ont mis en avant « l'importance des relations entre le médecin et le patient ». Les associations ont souhaité que la « confiance » de l'un dans l'autre soit suffisante, pour qu'un certain nombre de problèmes soient réglés dans le cadre du colloque singulier.
Par exemple, le patient doit être « prévenu des effets indésirables, notamment des modifications de l'image corporelle », induits par le traitement. Selon le milieu associatif, le médecin a un rôle dans le fait que le patient va se « réapproprier l'image de soi ». Puisque désormais les malades peuvent vivre, il faut se soucier de savoir « comment ils vont vivre ». Là encore, le médecin est interpellé : « Il doit se soucier des effets indésirables à long terme des médicaments. » Enfin, la personne séropositive a un gros besoin d'échanges. Le rapporteur d'un groupe de travail, qui s'est tenu durant ces deux journées de rencontres et qui était consacré aux « dimensions psychiques de la prise en charge des personnes touchées par le VIH », a constaté « un déficit de prise en charge psychique ».
Il a parlé du « désarmement des bénévoles et des salariés des associations » face à la fréquence « de plus en plus importante » des troubles du comportement. « On se retourne vers les psychiatres pour trouver une réponse », a expliqué le rapporteur. Selon lui, le travail psychique, avant 1996, consistait à accompagner les personnes en fin de vie et à prendre en charge les familles.
Depuis 1996 (arrivée des trithérapies), « nous sommes confrontés à des problèmes psychiques de plus en plus difficiles à gérer ». Les associations s'interrogent : « Quelle est la place du volontaire ? Celle du professionnel ? Que faire quand ce sont les acteurs psychiatriques qui renvoient les patients sur l'association ? »
D'autres problèmes ont été soulevés. Le prix du préservatif féminin qui se situe entre 15 et 17 F (entre 2,29 et 2,59 euros) pièce est « trop cher », notent les associations, qui demandent à la direction générale de la Santé de « mettre de gros moyens » pour le rendre « accessible à toutes à prix réduit ». Une association de Reims (Champagne-Ardenne) a fait part de « la grande difficulté à obtenir un agrément de l'Education nationale pour intervenir dans les lycées ».
Il a enfin été recommandé au corps associatif « d'investir les espaces de travail, mis en place par la tutelle, pour prendre toute la place dans les champs décisionnels ».
* Ensemble contre le SIDA finance plus d'une centaine d'associations.
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