PARIS
Le peintre Serge Férat (1881-1958) n’a pas joui de la célébrité qu’il méritait. Ce noble fortuné d’origine russe s’installe en France vers 1901. Il est aux premières loges de l’atmosphère bohème de la Belle Époque et de ses peintres avant-gardistes qui bourdonnent d’une créativité intarissable. Grand collectionneur (il acquiert des Douanier Rousseau, des Braque et des Picasso), ami de Guillaume Apollinaire (pour lequel il réalise les décors et les costumes des « Mamelles de Tirésias »), Serge Férat devient rapidement une figure du cubisme. Un cubisme très puriste mâtiné toutefois d’influences folkloriques russes. La galerie Berès lui rend hommage en 140 œuvres. Un artiste injustement ignoré, qu’il faut redécouvrir.
Galerie Berès, 25, quai Voltaire et 35, rue de Beaune, 7e. tél. 01 .42.61.27.91. Jusqu’au 15 janvier 2011.
ÉVIAN
Le bestiaire imaginaire
L’animal. Un thème réjouissant, couramment exploité dans la photo depuis ses balbutiements. Plus d’une centaine de tirages, du XIXe siècle aux temps contemporains, retracent l’intérêt des artistes du 9e art pour les bestiaires. Un panorama tendre et allégorique où les animaux sont tantôt rêvés, fantasmés, tantôt humanisés ou photographiés comme des sujets d’études, immortalisés dans l’évidence du réalisme. D’anciennes héliogravures des années 1850 font découvrir des bêtes du Museum d’histoire naturelle ; Edward Muybridge expérimente la notion de mouvement dans son « Animal locomotion », tandis que Walker Evans livre un somptueux tirage de Leopard du Benin dans les années 1930. Lisette Model promène son objectif au zoo de Vincennes, Nick Brandt nous offre des éléphants en majesté, des lions crinière au vent, dans des décors africains prodigieux, Jeanloup Sieff multiplie ses visions de chats, etc. Contemplateurs du réel, narrateurs d’anecdotes quotidiennes, ces photographes animaliers prêtent une valeur symbolique à leurs sujets d’inspiration : une valeur onirique, morale, spirituelle… Notre photo : André Adolphe Eugène Disdéri.
Palais Lumière, Quai Albert Besson, tél. 04.50.83.15.90. Jusqu’au 16 janvier 2011.
GRENOBLE
Le général de Beylié, collectionneur et mécène
Il fut l’un des mécènes les plus généreux du musée de Grenoble. Le général de Beylié (1849-1910), voyageur au long cours, savant et curieux, disparut tragiquement il y a tout juste cent ans, dans le fleuve Mékong. Il développa, parallèlement à sa carrière militaire, un goût pour la peinture et la sculpture, les armes exotiques, le mobilier indochinois, ainsi qu’une passion pour l’archéologie qui le mena au cœur de fouilles en Algérie et en Asie. Collectionneur éclairé, il contribua fortement, grâce à ses dons, à l’enrichissement des collections du musée, dans de nombreux domaines. L’institution met en lumière les plus belles œuvres réunies par le général, depuis les quatre magnifiques toiles de Zurbarán, jusqu’à la collection de céramiques de Chine et du Japon, en passant par les pièces d’archéologie antique, une sculpture allemande en bois polychrome du XVIe, un portrait d’Ary Scheffer (notre photo), des objets autour des thèmes de la musique et du théâtre… Un ensemble remarquable. Catalogue, coédition Cinq continents/musée de Grenoble, 166 p., 32 euros.
Musée de Grenoble, 5, place Lavalette, tél. 04.76.63.44.11. Jusqu’au 9 janvier 2011.
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